En attaquant Emmanuel Macron, les « gilets jaunes » se trompent de cible !

Le site PG5i – Support média d’ADEOCSE va publier cette semaine une série d’articles sur les “Gilets jaunes” et ses répercussions à l’échelon national et européen. La plupart des territoires qu’ils soient ou non membres de l’Union Européenne est confrontée à des problèmes beaucoup plus graves que ceux dénoncés aujourd’hui sur les ronds-points de l’Hexagone.

Emmanuel Macron est peut-être trop brillant pour diriger un pays qui oublie l’Histoire et dont les habitants, par conséquent, ne peuvent comprendre l’évolution du monde moderne. Il a commis une grave erreur, celle qui a consisté à ne pas avoir profité d’une popularité inédite pour engager en profondeur une véritable réforme territoriale. Il a débarrassé les Français de politiciens dont ils ne voulaient plus mais est aujourd’hui contraint de pactiser avec des élus locaux qui n’ont aucun intérêt à ce que les choses changent.

Si le Président de la République se met à les considérer comme des corps intermédiaires, jamais il ne pourra transformer la France comme l’exige l’environnement international. Les inégalités ne naissent pas des lois adoptées à Paris à l’Assemblée Nationale mais du zèle de certains élus locaux qui les appliquent à leur convenance quitte à les enfreindre. Dans aucun pays européen, il n’y a autant d’associations de défense des droits des usagers de la fonction publique.

Alors pourquoi la France est-elle, là encore, une exception ?

Les « gilets jaunes » ne se sont pas posés la question encore moins rendus compte qu’en clouant le Président au piloris, ils protègent ceux qui sont les véritables coresponsables du déficit public et de la pression fiscale. Etant donné que le siège de www.pg5i.eu se trouve à Saint-Etienne et que le département de la Loire et sa préfecture, ont été des lieux de « révolte » particulièrement tendus, il va sans dire que la rédaction n’a pas eu de difficulté pour rencontrer certains rebelles qui ont été face à des injustices telles, qu’ils n’ont même pas eu le courage d’enfiler un gilet jaune.

Les commentateurs et experts de tous poils qui défilent sur les plateaux de télévisions depuis le début de cette « révolution » semblent au diapason sur un point : la France vit une crise sociale, démocratique et politique. C’est le cas de Saint-Etienne depuis la fermeture de ses mines et de la liquidation ubuesque de son fleuron, en l’occurrence Manufrance. La ville ne s’en est jamais remise pour la simple et unique raison que les élus ont préféré faire carrière à Paris plutôt que de s’atteler aux problèmes de fond de leur territoire. Elle est un modèle réduit du Mal Français, elle est depuis 40 ans le siège de l’Ecole Nationale Supérieure de la Sécurité Sociale grâce à un de ses maires devenu ministre, elle devrait être à ce titre un modèle en matière de justice sociale, or elle est devenue un cas d’école en matière de gaspillage des fonds publics. Elle est aussi la ville où des personnes aisées, intègres et pourvoyeurs potentiels d’emplois sont accusées sans preuve de fraude sociale et se retrouvent du jour au lendemains sans domicile fixe. Saint-Etienne est la préfecture d’un département dont la Caisse d’Allocations Familiales se permet de saisir l’intégralité, pendant six mois, de l’Allocation de Solidarité aux Personnes Agées après avoir tenté d’en faire de même avec l’Allocation Adultes Handicapés. Saint-Etienne est une ville où la CAF applique sa loi avant que les tribunaux compétents aient rendu leur jugement. Saint-Etienne est une ville qui attribue un statut d’étudiant à un homme de 52 ans qui a eu le tort d’emprunter de l’argent pour se financer une formation que ni Pôle Emploi encore moins un référent du département n’avait été en mesure le lui trouver. Saint-Etienne est une ville où une personne exerçant plusieurs activités pour survivre se voit attribuer autant de numéros d’affiliation par le régime social des indépendants (RSI). Saint-Etienne est une ville où tous ceux qui tentent de s’échapper de la spirale infernale des minima sociaux sont récompensés par le surendettement. Saint-Etienne est une ville où les « gilets jaunes » ne sont pas sur les ronds-points car leurs voitures ont été saisies par les huissiers mandatés par les administrations publiques. Tous ces exclus silencieux de la société stéphanoise, nous les avons rencontrés et tout ce que nous écrirons, nous pourrons le prouver.

Emmanuel Macron s’est fait beaucoup d’ennemis en prétendant qu’il suffit de traverser la rue pour trouver du travail. A Saint-Etienne, il suffit d’en faire de même pour devenir un journaliste d’investigation.V-J. P.

A lire à partir du 17 décembre sur www.pg5i.eu

 

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