Se battre pour une Europe homogène, égalitaire et démocratique

Europe Centrale/Europe Orientale/ UE – Grâce aux fonds communautaires les territoires d’Europe Centrale sont parvenus à se remettre de la crise financière de 2008 et à atteindre des taux de croissance de leur PIB supérieurs à la moyenne européenne. Ce fut le cas notamment du plus pauvre d’entre eux, la Bulgarie, dont le PIB a grimpé de 36,1% entre 2010 et 2019 , passant de 50,4 à 68,6 milliards de dollars. Il a fallu près de 20 ans pour que ces Républiques sortent du marasme économique provoqué par un demi-siècle d’économie planifiée. Leur intégration dans l’Union Européenne leur a permis de se rapprocher des standards occidentaux dont elles restent toujours éloignées. La question qui se pose à l’heure actuelle  est de savoir si elles seront en mesure de réagir ou non aux conséquences de la crise sanitaire qui les a frappées au moment même où elles étaient en mesure de s’aligner sur l’occident. Certaines sont mieux armées que d’autres pour affronter ce nouveau défi ; lequel n’est pas seulement sanitaire mais social et écologique. De l’avenir de ces Républiques dépend celui de l’Europe toute entière car il ne faut pas oublier que leur population, cumulée, s’élève à près de 110 millions d’habitants, soit respectivement 33 et 64%  de plus que celle de l’Allemagne et de la France. Abstraction faite de l’Estonie, de la Lituanie et de la Lettonie, tous les nouveaux adhérents à l’Union Européenne sont dépendants de la République Fédérale d’Allemagne qui a été de loin leur premier investisseur. Les économies tchèque, slovaque, polonaise et hongroise sont connectées à celle de l’Allemagne et il en est de même, dans une moindre mesure, avec la Roumanie et la Bulgarie. Cette sujétion à l’Allemagne est pour les pays concernés à la fois un atout et un handicap. Un atout parce qu’il est impossible pour la République Fédérale, compte tenu de ses engagements,  de faire machine arrière, un handicap parce qu’ils sont tenus de se plier aux volontés et stratégies de leur principal investisseur. Depuis leur entrée dans l’Union, les Républiques du centre de l’Europe ont toujours pu compter sur une Allemagne ayant compris le potentiel qu’elles portaient en elles mais la crise sanitaire change aujourd’hui la donne. La pandémie a prouvé que la République Fédérale est puissante en période de prospérité mais qu’elle ne  l’est plus lorsqu’une pandémie éclot.   Pour la première fois depuis sa création, elle a dû prendre des décisions  qui auraient été  inimaginables au lendemain de la Chute du Mur de Berlin. Le coronavirus a eu raison de tous les idéaux démocratiques allemands et le pire qu’il pourrait arriver aux peuples d’Europe Centrale serait que la République Fédérale se replie sur elle-même et décide de produire localement plutôt qu’en dehors de ses frontières. Cette propension  voire cet appel au protectionnisme qui sont apparus au tout début de la crise dans les pays européens est un nouveau challenge pour les Républiques d’Europe Centrale, toutes condamnées à se réinventer un nouveau modèle. Depuis leur intégration dans l’UE, elles font figures d’assistées et non pas de partenaires. Les valeurs édictées par la Communauté Européenne ne sont pas toujours en harmonie avec leur histoire, leurs coutumes et leurs traditions. On en a fait l’expérience lors de la crise migratoire où l’Europe a été scindée en deux camps, un plus ou moins favorable à l’accueil des réfugiés, un autre farouchement opposé à une arrivée de migrants à laquelle il n’était pas préparé. Quelles sont les forces et  faiblesses de ces Républiques pour affronter un avenir toujours plus incertain ? C’est à cette question que tente de répondre notre site www.pg5i.eu qui, en ce mois d’avril, a préféré prendre du recul par rapport à la crise sanitaire pour se pencher sur le potentiel des territoires du centre et de l’est de l’Europe, sur leurs atouts et handicaps face au tournant que fait prendre le coronavirus à leur histoire.

A partir du 2 mai prochain, www.pg5i.eu publiera chaque jour un portrait de l’un d’entre eux. Cette série ne se limitera pas aux données et statistiques économiques mais sera élargie aux contextes social et culturel mais aussi et surtout démographique car s’il est un élément qui, hélas, les unit tous ou presque, est la fuite de leurs cerveaux et de leurs forces vives et actives. Cela vaut naturellement pour les territoires d’Europe Orientale, dont l’Ukraine et la Biélorussie, mais aussi pour la plupart des nouveaux adhérents à l’Union Européenne qui demeurent des pourvoyeurs de  main d’œuvre à l’intérieur comme à l’extérieur de leurs frontières. La pandémie va rendre encore plus long le chemin qu’il reste à parcourir pour édifier une Europe homogène, égalitaire et réellement démocratique. Vital-Joseph Philibert

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