Autriche/Allemagne – Selon l’office fédéral des statistiques, l’église catholique n’est plus la seule confession victime de la désertion de ses fidèles. La communauté protestante a connu elle aussi en 2019 une chute de 2,3% de ses adeptes qui est certes modeste mais suffisamment importante pour susciter des interrogations.
Qu’il soit d’obédience luthérienne ou calviniste, le protestantisme a toujours joué, grâce à ses 271.296 adeptes, un rôle prépondérant dans l’évolution de la société autrichienne bien que son influence demeure limitée par rapport au poids que représente toujours le catholicisme avec ses quelque cinq millions de croyants. Si les Autrichiens, et notamment la jeune génération, sont de plus en plus nombreux à s’éloigner de leur religion, c’est principalement parce qu’ils rechignent à se voir prélever de 1,1% chez les catholiques à 1,5% chez les protestants de leurs revenus bruts, ce qui représente un prélèvement comparable à la redevance télé. Alors qu’en Allemagne, l’impôt voué au culte est directement perçu par le Trésor Public, en Autriche il est géré par les institutions religieuses, ce qui aboutit à une double déclaration et à une lourdeur administrative. A cause des scandales liés à la pédophilie qui n’ont pas épargné ce pays foncièrement car historiquement chrétien, 67.583 personnes ont franchi l’an dernier le pas en se déclarant officiellement non-croyants. Si cette baisse se confirmait chaque année, en l’espace d’une génération, l’Autriche compterait alors davantage d’athées que de croyants, ce qui aurait bien entendu des conséquences sur le paysage politique, dont chacun sait qu’en Autriche plus qu’ailleurs l’appartenance religieuse jour un rôle prépondérant. vjp