La Roumanie dans une spirale infernale

Roumanie – Le Président de la République de Roumanie, Klaus Johannis, a nommé Ludovic Orban, membre du parti libéral PNL, à la tête du gouvernement. L.Orban succède ainsi à la social-démocrate Viorica Dancila (PSD), contrainte à la démission suite à une motion de censure du Parlement. Dancila, femme de paille de l’ancien chef de gouvernement Liviu Dragnea, impliqué dans des affaires de corruption, n’aura pas pu tenir les rênes du pouvoir pendant plus de 22 mois, une période suffisamment longue pour qu’elle puisse prouver son incompétence.

L.Orban, nouveau 1er ministre roumain

Jamais, la République des Carpates n’avait eu à son sommet, une personne autant contestée et contestable,. Jusqu’à la veille de sa démission forcée, V.Dancila a été désavouée et, après avoir fait descendre dans la rue toutes les couches de la société, dont les magistrats et les étudiants mais aussi les ressortissants roumains vivant à l’étranger venus spécialement à Bucarest pour manifester leur mécontentement, elle a subi le pire des camouflets à la veille de son départ forcé, en l’occurrence le rejet par la Commission Européenne de Rovana Plumb, ancienne ministre des Fonds Européens et à ce titre bien placée pour les détourner. Ursula von der Leyen, la nouvelle présidente de la Commission aurait-elle accepté la candidature de cette amie proche de Dancila, que c’en eût été fini de la probité qu’elle revendique. La Roumanie prouve, hélas, que hisser des femmes aux plus hautes fonctions n’est pas forcément un gage d’intégrité. Le gouvernement que s’apprête à constituer le nouveau 1er ministre, pour être crédible, va devoir rassembler des personnalités au dessus de tout soupçon satisfaisant les six principaux partis représentés au Parlement sur lesquels viennent se greffer des députés porte-parole des minorités. Il va sans dire que Ludovic Orban sera contraint de se heurter à tout moment et sur toute décision avec le véto du parti social-démocrate qui n’a pas caché son intention de saboter le travail de la nouvelle équipe. A ce contexte et climat délétères s’ajoute le hasard du calendrier car le 10 novembre prochain se déroule le premier tour des élections présidentielles. A priori et selon les sondages, le président sortant, le seul en mesure de garantir un semblant d’unité nationale, a de grandes chances d’être réélu. Si tel est la cas, la Roumanie aura la possibilité de s’inscrire enfin dans la normalité c’est-à-dire d’être gérée sinon sans du moins avec moins de corruption, ce fléau auquel il n’a jamais pu être mis fin. (Source : adz / Version française : pg5i/vjp)

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