Un nouveau 1er ministre roumain chargé de bonnes intentions

Roumanie – Les membres du Parlement roumain ont accordé le jeudi 15 juin dernier à une large majorité (62,3%) leur confiance au nouveau premier ministre Marcel Ciolacu ; lequel a pris ses fonctions dés le lendemain après avoir prêté serment devant le président de la République.

Seuls 95 des 465 députés ont voté contre, les membres du parti réformateur USR, ceux du parti d’extrême-droite AUR et les membres de la formation UDMR qui représentent les intérêts de la minorité hongroise. Si on se fie aux objectifs énoncés par le nouveau chef de gouvernement, la Roumanie devrait se transformer en profondeur et ne plus être une République à deux vitesses qui a contribué à faire s’éloigner les citoyens de la politique. Selon M.Ciolacu, il ne doit plus y avoir de fracture entre les « normaux » et les « spéciaux » et l’une de ses premières missions va consister à réformer le système de retraite qui permet à certains membres de l’appareil d’Etat de cumuler leurs salaires avec des pensions spéciales. Le 1er ministre souhaite combler le fossé qui s’est creusé au fil des ans entre les politiques et la population. Pour ce faire, il a promis de tout mettre en œuvre pour réduire la gaspillage de l’Etat mais aussi le nombre de catégories professionnelles privilégiées. Ce second point est une réponse aux personnels enseignants qui pendant plusieurs mois sont descendus dans les rues pour faire prévaloir leurs droits sous-estimés comparativement à ceux d’autres secteurs. L’équipe constituée par Marcel Ciolacu est la trentième depuis la chute de Nicolae Ceaucescu (1) et les Roumaines et Roumains sont habitué(e)s à ce genre de discours dans lequel il est toujours question d’intégration croissante dans les structures européennes et euro-atlantiques, d’efforts en vue d’une adhésion à l’espace Schengen, d’augmentations des salaires et des retraites et aujourd’hui compte tenu de l’actualité et du contexte international de lutte contre l’inflation et de patriotisme économique. Autant de promesses qui, comme le disait lui-même un ancien président de la République française, n’engagent que ceux qui y croient !

(1) Depuis 1989, la République de Roumanie a vécu la formation de trente gouvernements dont neuf par intérim d’une durée de quelques semaines voire quelques jours. En novembre 2021, sous le gouvernement de Nicolae Ciuca, à la tête d’une coalition réunissant son parti, le PNL (libéral-conservateur), le parti social-démocrate (PSD) et l’UDMR, est instituée une règle consistant à changer de Premier Ministre tous les 18 mois. Selon ce calendrier Marcel Ciolacu aurait dû prendre ses fonctions le 25 mai dernier mais cet agenda n’a pas pu être respecté à cause des mouvements sociaux dans l’éducation nationale qui ont fait tâche d’huile dans tout le pays et dans toutes les couches sociales.

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