Olaf Scholz veut s’affirmer comme un « Chancelier sérieux »

Allemagne/Russie/Ukraine – Le Chancelier Olaf Scholz a profité de son voyage en Amérique Latine pour s’exprimer sur le conflit russo-ukrainien et le rôle qu’il escompte y jouer. Pour le Chancelier il est hors de question de rompre tout lien avec le chef du Kremlin.

« Je vais à nouveau téléphoner à Vladimir Poutine car il est nécessaire de se parler » a-t-il déclaré dans le cadre d’une conférence de presse qu’il a tenue lors de son séjour. « Il est important pour moi, a-t-il ajouté que les discussions reviennent au sujet initial : comment le monde peut-il sortir de cette terrible situation ?. Olaf Scholz s’est également exprimé sur la livraison d’avions de combats que sollicite le président ukrainien. Dans ce domaine, le chef du gouvernement allemand demeure extrêmement prudent et ce n’est qu’après mûre réflexion qu’il avait donné son aval à l’envoi de chars Leopard à Kiev. Il a mis en garde contre une « surenchère permanente » en matière de systèmes d’armements et il estime « qu’un Chancelier allemand qui prend son serment d’office au sérieux doit tout faire pour que la guerre de la Russie contre l’Ukraine ne devienne pas une guerre entre la Russie et l’OTAN » et le fait que « nous fournissions une aide financière et humanitaire à l’Ukraine et que nous lui livrions des armes n’y change rien. ». Le Chancelier semble très attaché à l’opinion de ses compatriotes déjà très partagée sur la livraison des chars de combat. Une majorité d’entre eux y était favorable mais plus de 40% la désapprouvaient. « Si, à peine une décision prise, a-t-il poursuivi, le débat suivant recommence en Allemagne, tout cela ne fait pas très sérieux et ébranle la confiance des citoyens dans les décisions de l’Etat. » Le combat que mène le président ukrainien est certes à la fois louable et légitime mais il ne doit toutefois pas oublier que les pays qui lui viennent en aide ont eux-aussi leurs problèmes à résoudre et que ce sont au bout de compte les contribuables européens et américains qui financent la lutte pour la démocratie dans son pays. Prenant modèle sur les méthodes de l’Union Européenne, Volodymyr Zelensky a par ailleurs décidé d’exercer des sanctions à l’encontre des sociétés biélorusses actives dans son pays, sous prétexte que la Biélorussie serait un belligérant. Or, compte tenu des liens extrêmement étroits qui lient ces deux pays tant sur le plan historique que social ou économique, ce boycott risque de provoquer de redoutables tensions. On peut enfin s’interroger s’il est utile de s’élever déjà sur la participation ou non des sportifs russes et biélorusses aux Jeux Olympiques de 2024, dix-huit mois avant le début des festivités ? Les Ukrainiens n’ont-ils pas d’autres préoccupations que de parier sur le nombre de médailles récoltées lors d’un événement qui, de toute façon, guerre ou non, exacerbent toujours les nationalismes et la propagande qui en découle. kb & vjp

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