Des médecins s’inquiètent du risque nucléaire

Manifestation à Hambourg destinée à lutter contre l’usage des armes nucléaires.

Allemagne/Ukraine – Lors de tous les conflits et de toutes les catastrophes les premiers à aller sur le front après les soldats sont les médecins secouristes. Bien qu’ils jouent un rôle de premier plan auprès des victimes et des blessés, militaires et civils, quitte à mettre leur propre vie en danger, ils ne sont jamais entendus. Les membres de l’Organisation des Médecins Internationaux pour la Prévention de la Guerre Nucléaire (IPPNW / International Physicians fot the Prevention of Nuclear War) ont décidé d’éveiller les consciences et de manifester hier devant l’Hôtel de Ville de Hambourg, une initiative qu’ils ont prise pour alerter du danger et des dégâts que pourrait provoquer une escalade nucléaire en Ukraine.

Inquiétude et naïveté

L’appel lancé par l’organisation s’adressait principalement à la Russie aux Etats-Unis qui sont directement ou indirectement engagés dans le conflit. « Ces deux pays, a sommé la responsable de l’IPPNW-Allemagne, Angelika Claussen, doivent déclarer qu’ils n’utiliseront pas d’armes nucléaires dans cette guerre. » Depuis plusieurs mois, des rumeurs persistantes laissent subodorer que la Russie serait susceptible de franchir le pas et pourrait avoir recours a des armes nucléaires dites « mineures », or ce terme selon les experts présents à Hambourg, ne correspond pas à la réalité, car soit on utilise le nucléaire, soit on y renonce et il ne peut y avoir  de demi-mesure. Linda Gunter de l’association  « Beyond Nuclear International » semble de son côte plus terre à terre et estime que l’urgence est la protection des centrales nucléaires, lesquelles si elles étaient touchées par des missiles, des bombes « classiques » ou des obus pourraient provoquer des catastrophes comparables à celle de Tchernobyl. Dans sa déclaration de Hambourg, l’IPPNW a une nouvelle fois appelé les puissances nucléaires à remplir leurs obligations de désarmement dans la cadre du Traité de non-prolifération des armes nucléaires, à démanteler leurs arsenaux et à signer et ratifier le Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN). L’organisation fait toutefois preuve qu’une certaine naïveté lorsqu’elle mise sur la diplomatie pour « chercher des solutions ». Depuis des années,  on constate en effet que les diplomates n’empêchent jamais les vases de tomber et qu’ils ne sont même pas en mesure de réparer les pots cassés. L’IPPNW a été créé en 1980, a obtenu la prix Nobel de la Paix cinq ans plus tard en 1985 mais on ne compte plus le nombre de guerres et de conflits qui ont eu lieu au cours de ces quarante trois dernières années. Ce n’est pas faire preuve de bellicisme que de s’interroger sur la force de dissuasion que peuvent porter en eux de tels discours. vjp

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