Maisons de « l’horreur » : les seconds couteaux sacrifiés !

Roumanie – Dans l’affaire des maisons de retraite de « l’horreur » qui a fait le une de l’actualité en début de semaine en Roumanie (Cf.notre article du 11 juillet), le premier ministre Marcel Ciolacu a pris la décision de limoger sur le champ Mihai Tomescu, directeur de l’Autorité de protection des droits des personnes handicapées.

Son collègue, Marius-Constantin Budai, ministre du Travail, a pris la même initiative en mettant à pied la directrice de l’Agence des paiements et des inspections sociales, Cristina Anton. Quant au chef de la santé du judet d’Ilfov, situé dans la banlieue de Bucarest, Teodro Negulescu, il a pris la décision de démissionner après s’être entretenu avec son ministre de tutelle Alexandru Rafila, en charge de la santé.

Par ailleurs, on a appris de source officielle que vingt-six maisons de retraite et foyers pour enfants ont été fermés temporairement ou définitivement en raison des graves lacunes qui ont été constatées. Un nombre qui va sans aucun doute considérablement augmenter dans les jours et semaines à venir car il est déjà avéré que dans la plupart des établissements la maltraitance était de règle. Alors que, pour clarifier cette situation, le parti réformateur REPER a demandé la mise en place immédiate d’une commission parlementaire, le secrétaire général du parti d’opposition USR, Catalin Drula, a reproché au chef de gouvernement d’avoir sacrifié des seconds couteaux pour mieux protéger des membres éminents de son parti, le parti social-démocrate, dont les ministres du travail et de la Famille, Gabriela Firea ; laquelle n’hésite pas à menacer de poursuites en diffamation tous les médias qui oseraient faire état de son implication dans les abus constatés dans les maisons de retraite.

Le réveil des mauvais souvenirs

Mais ce qui se vit actuellement dans le pays, risque d’avoir un retentissement et des conséquences de longue durée sur l’ensemble de la population. Tout le monde se souvient encore des images des orphelinats du régime Ceaucescu montrant des milliers d’enfants affamés, attachés à leur lits, habillés en haillons, couverts de poux et lavés à grands jets d’eau froide. Comment peut-on trente-trois plus tard revivre les mêmes scènes avec des personnes âgées ? Est-ce à dire que dans certaines contrées la conquête de la liberté conduit à l’exacerbation de l’égoïsme et de l’indifférence ? De nombreux Roumaines et Roumains ont reconnu, devant des caméras, avoir vu des personnes âgées, sales et souvent en partie dévêtues, quémander une tranche de pain à des riverains. Comment se fait-il qu’il ait fallu autant de temps pour que les autorités mais aussi les familles des résidents réagissent ? La commission parlementaire apportera peut-être un réponse à ces questions mais il est permis d’en douter dans un pays où le parlementarisme est souvent tout, sauf un synonyme d’intégrité. (Source : adz & vjp)

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