Allemagne/Brésil/Ukraine/Russie – Dans le cadre d’un long entretien qu’il a eu avec le Chancelier allemand Olaf Scholz, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, a proposé la création d’un « Club de la Paix », seul moyen selon lui de ramener à la raison les puissances engagées dans la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Lors de la conférence de presse qui s’en est suivie au palais présidentiel de Brasilia, Lula a déclaré à propos du conflit qu’il n’était dans l’intérêt de personne qu’il perdure, qu’on ne savait pas à quoi il servait ni quand il était susceptible de s’arrêter. Le président brésilien veut profiter du retour en grâce de son pays sur la scène internationale pour convaincre les dirigeants ouverts au dialogue de s’unir au sein d’un club qu’il assimile à une sorte de G20 au service de la paix. Il s’en est déjà entretenu avec le Président français Emmanuel Macron et désormais avec le Chancelier allemand. Il en fera de même la semaine prochaine avec le président américain mais aussi et surtout avec la Chine. Olaf Scholz et Inacio Lula sont du même avis sur un point essentiel, en l’occurrence que la guerre en Ukraine n’est pas une affaire européenne car elle concerne toutes les démocraties du monde. Les trois pays, Argentine, Chili et Brésil, où s’est rendu le chef de gouvernement allemand ont beau avoir signé la résolution des Nations Unies condamnant l’attaque russe en Ukraine, ils ne sont pas disposés à venir en aide militairement à Kiev. Pour Lula, il est hors de question de livrer à l’Ukraine des munitions que son pays possède car il ne souhaite pas que le Brésil soit indirectement impliqué dans le conflit. Le président brésilien s’est bien gardé de formuler la moindre critique à l’adresse de son homologue ukrainien qu’il lui est arrivé de considérer comme « égocentrique ». Faisant référence au refus catégorique de Volodymyr Zelenski de dialoguer avec le Kremlin tant que Vladimir Poutine en sera le chef, Lula a cité une proverbe brésilien qui énonce : « Si un seul ne veut pas, deux ne peuvent pas se disputer. », sous-entendu encore moins discuter au service de la paix. kb
