Livraison de chars à l’Ukraine : l’Allemagne toujours réticente

Allemagne/Ukraine/Pologne – Le président ukrainien Volodymyr Zelenski attendait beaucoup du sommet de Ramstein qui a eu lieu hier et qui aurait pu marquer un tournant dans un conflit qui dure depuis bientôt une année. Au cœur de cette réunion regroupant tous les pays qui viennent en aide à l’Ukraine, se trouvait le nouveau ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius ; lequel a le pouvoir de décider de la livraison ou non de chars Leopard 2, indispensables, selon le président Zelenski, à la contre offensive qu’il souhaite depuis des mois mener contre les troupes russes.

Chars de type Leopard 2 fabriqués par l’Allemagne qui ignore avec exactitude combien elle en possède !

Pas de Leopard dans l’immédiat

Mais même s’il estime ne plus en avoir le temps, le président ukrainien devra patienter car Pistorius n’a constaté aucune majorité claire dans le camp des soutiens à l’Ukraine en vue de la livraison des chars de combat sollicitée par Kiev. « Il n’y a pas d’opinion uniforme » a confié le ministre en marge de la réunion. Il a par ailleurs déclaré que «  l’impression qui s’est parfois dégagée, à savoir qu’il y a une coalition unie et que l’Allemagne fait obstacle, cette impression est fausse. » D’après Pistorius, il y aurait de nombreux alliés qui ont de bonnes raisons d’être pour ou contre la livraison et il est, à son avis, important de les « peser soigneusement ». Etant donné que les Leopard sont fabriqués en Allemagne, les Etats qui s’en sont équipés, sont tenus d’avoir l’autorisation du pays fournisseur pour pouvoir les mettre à disposition d’un pays tiers. Le premier ministre et la président de la République polonais se sont dits prêts à outrepasser cette règle dans le cas où l’Allemagne persisterait à ne pas répondre à la demande ukrainienne. La Pologne se sent menacée et c’est pour cette raison qu’elle est devenue, en corrélation avec son produit intérieur brut, le plus important soutien à l’Ukraine. Les instances dirigeantes polonaises mais aussi tchèques et slovaques ont été autant déçues que les ukrainiennes de cette réunion sur la base aérienne américaine de Ramstein car personne ne peut dire aujourd’hui quel en sera le résultat final. Boris Pistorius a trouvé une échappatoire en informant qu’il avait confié à son ministère «une mission d’audit visant à déterminer les stockes exacts de chars Leopard dans les forces armées et dans l’industrie et en tenant compte de leurs types, leur compatibilité et leur disponibilité. » Qu’il faille un conflit d’une telle ampleur et d’une telle durée pour qu’un pays comme l’Allemagne soit amenée à se pencher sur son potentiel en armements et en matériels militaires stratégiques, est pour le moins surprenant voire inquiétant. kb & vjp

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