L’éventualité d’une révolution en Russie

Russie/Ukraine/Allemagne -Après plus d’un an d’hostilités, certains faits et déclarations laissent suggérer qu’on assiste à un tournant crucial dans le conflit. Il n’est plus question de juger Vladimir Poutine mais de l’assassiner, il n’est plus seulement question de mobilisation mais au contraire d’une possible révolution.  

« Si les enfants du peuple russe continuent à revenir dans des cercueils alors que ceux de l’élite se prélassent à l’étranger, la Russie risque ce connaître des troubles similaires à ceux de la Révolution de 1917 qui ont débouché sur une guerre civile» a déclaré cette semaine Evgueni Prigoschin, le chef de la troupe de mercenaires Wagner. Persuadé que l’Ukraine va tenter d’encercler la ville de Bakhmout à l’est et d’attaquer le Crimée « ce qui ne sera pas bon pour la Russie », il faut s’attendre , selon lui, à « une guerre dure ». De son côté le porte-parole de la présidence russe a fait état de l’utilisation d’armes occidentales lors de l’incursion de troupes ukrainiennes dans la région russe de Bolgorod, ce qui signifie que les forces ukrainiennes reçoivent de plus en plus d’équipements occidentaux. L’armée russe aurait riposté et mis en fuite et tué soixante dix nationalistes ukrainiens . Les médias russes ont diffusé des images montrant des véhicules détruits en partie fabriqués aux Etats-Unis.

Roderich Kiesewetter est le spécialiste par excellence des questions de défense et de sécurité

Après les munitions et les tanks, les missiles

De son côté le général Vadym Skibitsky, le numéro deux du service de renseignement militaire ukrainien, n’a pas caché son intention d’attenter à la vie de Vladimir Poutine. Parlant du chef du Kremlin, il s’est réjoui que ce dernier « recommence à sortir la tête de l’eau » mais le problème provient du fait que « nous ne sommes pas sûrs que ce soit vraiment lui. » Toutes ces déclarations dont on ignore si elles seront suivies d’effets, ont eu lieu à quelques jours près un mois après la découverte dans une forêt polonaise située à proximité de Bydgoszcz, la huitième plus grande ville du pays , des restes d’un missile de croisière . C’est le hasard qui a voulu qu’un promeneur à cheval tombe sur  cet objet volant qui n’a toujours pas pu être identifié. Mais étant donné qu’il portait une inscription en écriture cyrillique, il est peu probable qu’il s’agisse d’un missile occidental lancé par erreur par l’armée ukrainienne mais plutôt d’un missile russe stationné sur le pays limitrophe qu’est la Biélorussie, alliée au Kremlin.

Le fait que Bydgoszcz ne se trouve qu’à 300 kilomètres à vol d’oiseau de la frontière allemande, a contribué à ce que cette affaire de missile inquiète les milieux politiques berlinois dont Roderich Kiesewetter, spécialiste de la défense et de la sécurité au sein de l’Union Chrétienne Démocrate (CDU). Actuellement dans l’opposition M.Kiesewetter a demandé au gouvernement que soit envoyé à l’Ukraine tout ce que ce pays « peut utiliser dans le combat interarmes et qui est autorisé par le droit international ». Ce membre éminent de la CDU rappelle que l’Allemagne est dotée de quelque six cents missiles de type Taurus, dont seul le quart est actuellement opérationnel. Etant donné que ces missiles de croisière ont une portée allant de 400 à 500 kilomètres, ils seraient parfaitement adaptés aux besoins de l’Ukraine, tout en étant rapidement intégrables dans les forces aériennes de ce pays, comme c’est déjà le cas avec les missiles britanniques Storm Shadow qui ont fait la preuve de leur efficacité sur le terrain. Il semble évident qu’après plus de 450 jours de conflit, on assiste à une réel tournant dans la lutte que se livrent l’Ukraine et la Russie, mais hélas, il est encore impossible de savoir si David pourra ou non non avoir raison d’un Goliath qui, quoiqu’il arrive, n’est déjà plus ce qu’il a été. kb (Nombre de mots: 620)

 

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