Les sanctions contre la Russie se transforment en casse-tête chinois

Robert Habeck, docteur en philosophie et écrivain, ne semble pas avoir une grande expérience en matière de commerce extérieur.

Allemagne/Russie/Ukraine/UE – Les luttes pour la liberté et la démocratie sont un chose, les affaires en sont une autre et force est de constater que les sanctions exercées contre la Russie en réponse à sa tentative d’annexion de l’Ukraine ne portent pas les fruits que les puissances occidentales espéraient récolter. Il ne s’est presque passé de mois, depuis le 22 février 2022, sans que la commission européenne et les Etats-Unis n’adoptent des mesures de restrictions qui n’ont eu que des effets limités sur l’économie russe. Il a fallu attendre une année de conflit pour que les autorités occidentales prennent conscience qu’il est aussi facile de détourner les sanctions que de les adopter. « Les données du commerce extérieur dont nous disposons, a déclaré jeudi dernier le ministre fédéral de l’Economie allemand, Robert Habeck, indiquent que des biens sanctionnés par l’Union Européenne sont exportés dans une mesure considérable de l’UE, et donc de l’Allemagne, vers certains pays tiers qui les réexportent par la suite vers la Russie. » Selon Robert Habeck, il est indispensable qu’il soit mis fin à de telles pratiques. Un tantinet naïf, le ministre suggère de n’autoriser les exportations que «  si des déclarations d’utilisation transparentes sont remises dans le cadre de la déclaration d’exportation. » Les plans du ministère de l’Economie s’adressent aux entreprises elles-mêmes qui devront indiquer l’endroit exact où se trouvent leurs produits et la finalité de ces derniers c’est-à-dire s’ils sont ou non « importants pour la machine de guerre russe », ce qui est pratiquement impossible à discerner lorsqu’il s’agit par exemple de pièces détachées ou de composants électroniques ou chimiques. Robert Habeck qui s’est exprimé sur la chaîne RTL n’en a cité que deux, en l’occurrence les pick-ups et les poids lourds, ce qui laisse aux entreprises une belle marge de manœuvre. On voit mal comment il pourrait être mis fin à ce détournement illégal des sanctions sans l’intervention d’un organisme de contrôle spécialement dédié à cette cause. Or, il s’avère qu’il est impossible de le mettre en place ne serait-ce qu’à cause du volume colossal de produits qui franchissent chaque jour les frontières. Bien qu’ils n’aient pas été mentionnés par le ministre de l’économie allemand, deux pays seraient directement concernés en l’occurrence l’Arménie et la Kazakhstan dont le volume des importations auraient singulièrement fortement augmenté en 2022, année au cours de laquelle l’Union Européenne a adopté neuf plans de sanctions. La Turquie est également soupçonnée de « transbordement de marchandises ». kb

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