Les chars occidentaux et le risque réel d’escalade

Russie/Biélorussie – Tout le monde applaudit actuellement à la décision conjointe du président américain et du chancelier allemand de livrer à l’Ukraine les chars de combat de type Abrams et Leopard, réclamés à corps et à cri depuis des mois par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.Personne, en revanche, n’évoque le risque d’escalade qu’une telle initiative pourrait engendrer.

Le ministre russe de la Défense a déjà déclaré qu’il serait aussi facile pour ses troupes de détruire ces chars que cela l’avait été au lendemain de la seconde guerre mondiale. Avec un léger recul, il semble de plus en plus évident que le chef du Kremlin s’attendait au soutien germano-américain à l’Ukraine. Dès la mi-janvier, des unités de l’armée de l’air russes sont arrivées en Biélorussie en vue, selon le gouvernement de Minsk d’effectuer des « manoeuvres communes de leurs forces aériennes« . Officiellement, il s’agirait de « renforcer la compatibilité opérationnelle entre les deux armées. » On ne connaît pas avec exactitude le nombre de ces unités qui rassembleraient plusieurs milliers de soldats russes. Jusqu’à présent, la Biélorussie s’est tenue à l’écart du conflit tout en acceptant que ses infrastructures, voies ferrées notamment, soient utilisées par la Russie. A ce titre, elle est déjà considérée par l’Ukraine comme un belligérant. Il est de plus en plus évident que Moscou ne restera pas les bras ballants face à la contre offensive envisagée côté ukrainien grâce à des chars dont la livraison en ce qui concerne les Etats-Unis ne pourra pas avoir lieu avant la fin du mois de mars. S’il venait à l’idée de la Russie de recourir à des attaques aériennes, toutes les villes situées à proximité de la frontière biélorusse pourraient être directement victimes de nouveaux bombardements au premier rangs desquelles se trouvent la capitale Kiev mais aussi Loutsk, Cernihiv et Jyromyr qui cumulent près de 800.000 habitants. L’Ukraine serait alors dans l’obligation de se battre sur deux fronts au sud-est et ou nord-ouest du pays. Ce scénario est tout sauf irréaliste car l’année dernière, un déploiement de troupes russes en Biélorussie, avait été déclaré comme manœuvre alors qu’en réalité il s’est transformé sans transition en guerre d’agression contre l’Ukraine. ei

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