Les Allemands persistent à fuir les églises

Allemagne – La désaffection des Allemands à l’égard des confessions catholique et protestante a pris en 2022 une ampleur inégalée. 520.000 fidèles ont tourné le dos l’an dernier à la première et 380.000 à la seconde, soit 900.000 au total.

L’étape du pape à Freising n’a eu aucun effet positif sur le nombre de fidèles.

En ce qui concerne l’obédience catholique le nombre de retraits était de 45% supérieur à celui de l’année précédente au cours de laquelle 360.000 personnes avaient pris la décision de se retirer de l’Eglise. Le nombre de baptêmes (155.000 au total) n’a par ailleurs pas suffi à compenser celui des décès qui s’est élevé à 240.000. L’église catholique ne parvient pas à sortir de la crise profonde à laquelle elle a été confrontée au cours de ces cinq dernières années au cours desquelles elle a fait l’actualité avec des affaires de corruption et de pédophilie. Cette situation est d’autant plus inquiétante qu’elle s’est manifestée dans ses principaux fiefs et plus particulièrement à Cologne, Munich et Fribourg où respectivement 51.345, 49.029 et 41.802 retraits ont été constatés. Les autorités ecclésiastiques ont du souci à se faire car même les plus hauts lieux sont frappés par la désertion des églises. Il en est ainsi de Freising en Bavière où le pape Benoît XVI a été ordonné prêtre en 1952 après y avoir étudié pendant cinq ans la théologie et la philosophie. C’est au demeurant dans cette ville d’à peine 50.000 habitants que le pape avait tenu à achever son voyage en 2006 (1). Cet honneur ne semble pas être resté ancré dans la mémoire collective car le diocèse de Freising a déploré autant de retraits que dans la capitale du land. Les chrétiens demeurent toutefois la plus grande communauté religieuse en Allemagne avec 20,9 millions de fidèles catholiques et protestants. Si la chute de l’an dernier se renouvelait au cours des quinze prochaines années, en 2038, l’islam qui compte actuellement quelque six millions d’adeptes pourrait égaler le christianisme. kb

(1) Le séjour du pape Benoit XVI en 2006, n’a pas contribué à rajeunir l’image du catholicisme mais plutôt à faire de celui-ci une religion démodée. En s’élevant contre l’homosexualité mais aussi contre l’usage du préservatif et le recours à l’avortement et en reliant la religion musulmane à la violence, le chef de l’Eglise catholique avait été assimilé par une grande partie de la population allemande à un ultra-conservateur vivant de dehors des réalités de la société contemporaine.

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