Le parti du Chancelier mal en point dans le nord du pays

Allemagne – Les élections régionales qui ont eu lieu ce week-end dans le land de Schleswig-Holstein ont permis à la tête de liste de l’Union Démocrate-Chrétienne (CDU), Daniel Günther, de remporter une victoire à laquelle les observateurs s’attendaient sans pour autant se douter qu’elle pût s’avérer aussi éclatante. Très bien implanté dans ce land où il est né et a étudié avant d’y effectuer toute sa carrière professionnelle et politique, Daniel Günther (notre photo) incarne tout ce que les Allemands, surtout ceux du nord de la République, attendent d’un dirigeant en l’occurrence la courtoisie, l’intégrité et l’ouverture au dialogue. Grâce à lui, la formation d’Angela Merkel dont l’image avait été ternie par les élections fédérales et la longue période nécessaire à la formation du gouvernement qui a suivi,  retrouve ses couleurs au détriment du parti social-démocrate (SPD) qui a perdu autant de suffrages (moins 11,3%) que la CDU en a gagné (plus 11,4%). Comme il fallait s’y attendre dans cette région où les habitants sont très sensibles à la protection de l’environnement, les Verts s’imposent comme la seconde force politique et remportent 18,3% des suffrages devançant le SPD de deux points (16%) et le parti libéral FDP de près de douze points (6,4%). Quant au parti d’extrême-droite AfD qui n’a jamais eu bonne presse sur la terre natale de Thomas et Heinrich Mann, il n’a pu franchir la barre des 5% (4,4%) qui lui aurait permis d’avoir au moins un porte-parole au sein de l’assemblée régionale. Daniel Günther a naturellement accueilli la nouvelle avec enthousiasme mis tout restant modeste. Le premier à avoir réagi à l’annonce des résultats a été le vice-chancelier vert en charge de l’économie, Robert Habeck en déclarant que « Daniel Günther est suffisamment intelligent pour voir, lorsque deux partis gagnent, ce qui doit en découler » . Les Allemands attendent déjà avec impatience les élections similaires qui vont se dérouler le 15 mai prochain dans le land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Parmi les scores réalisés dans cette région par les trois partis actuellement au pouvoir à Berlin, celui réalisé par les Verts va être analysé avec d’autant plus d’intérêt qu’il pourrait avoir des répercussions sur la politique environnementale de tout les pays. Dans cette région la plus peuplée (près de 18 millions d’habitants), la plus industrielle et de fait la plus polluée, les Verts ne détiennent actuellement que 14 sièges (7%). Dans le cas où cette seconde élection serait une copie conforme à celle du Schleswig-Holstein, la CDU passerait de 72 à 88 sièges et le SPD de 69 à 31. Le jeune et provocateur secrétaire général du plus vieux parti d’Allemagne, Kevin Kühnert, doit déjà croiser les doigts pour qu’une telle déconvenue ne se produise pas. pgi

error: Content is protected !!