Le budget Roumain de plus en plus dans le rouge

Roumanie/UE – Elections européennes, élections municipales, élections législatives : la Roumanie va vivre cette année trois scrutins déterminant pour son avenir et surtout pour ceux qui sont amenés à la diriger. Pour se maintenir au pouvoir, la coalition PSD (Parti Social Démocrate) à laquelle appartient le Premier Ministre Marcel Ciolacu, et PNL, formation libérale dont les couleurs sont portées par le Président de la République Klaus Iohannis, a fait des promesses qu’elle est déjà obligée de tenir quitte à creuser dangereusement le déficit de l’Etat.

Marcel Ciolacu: sa stratégie électoraliste risque de coûter très cher à la Roumanie.

Un tonneau des danaïdes

Les deux mesures prises en début d’année, en l’occurrence l’augmentation des retraites et des salaires dans la fonction publique ont déjà absorbé plus du tiers que déficit total prévu pour 2024, évalué à dix-huit milliards d’euros. Le fonds de pension a enregistré à lui seul un déficit de un milliard d’euros en seulement deux mois et il est déjà impossible de calculer le total des retraites sur l’année car une nouvelle augmentation a été promise pour septembre. Mais les deux formations au pouvoir, pour y rester, multiplient les « gestes » à des fins purement électoralistes. L’argent des contribuables est gaspillé de manière créative pour obtenir des voix à n’importe quel prix. Elles ont institué des « retraites spéciales » souvent anticipées dont tirent profit certains groupes professionnels électoralement porteurs, des primes et des chèques de vacances sont distribués à tire larigot à presque tous les fonctionnaires. Dans les groupes publics les salaires sont augmentés à un taux dépassant allègrement celui de l’inflation et ce, quels que soient les performances et l’ancienneté des bénéficiaires et les résultats des entreprises concernées. Aucune différenciation n’est faite entre les groupes rentables et ceux dont les résultats sont nuls ou négatifs. L’agence de notation Fitsch avait déjà averti le gouvernement, lors de la présentation du budget 2024, des risques pris sur certains chapitres dont celui de l’assurance sociale. Dans le prochain classement publié en décembre prochain, il n’est pas à exclure que la Roumanie rejoigne la « zone Argentine », ce qui signifierait une perte de confiance quasi totale à l’international. Intégrer cette zone, c’est voir la monnaie nationale se dévaluer et l’inflation galoper. Ces deux risques majeurs, les femmes et hommes actuellement au pouvoir ne s’en soucient pas, préférant s’accrocher coûte que coûte à leurs postes. (Source : adz / Adaptation en français : pg5i)

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