L’Autriche profite de la bonne santé économique tchèque

Bohuslav Sobotka, premier ministre tchèque

République Tchèque/Autriche – La République Tchèque a terminé 2015 sur un taux de croissance de 4,3% prenant ainsi la tête des pays européens les plus performants. Pour l’année courante et 2017, est attendu un léger ralentissement mais la croissance du produit intérieur brut se laissera regarder et, avec plus de 2%, sera supérieure à la moyenne européenne. Cette performance est d’autant plus remarquable que le pays se trouvait au début de la décennie dans une situation économique inquiétante proche de la récession. Après quelques années politiquement instables, le gouvernement de Bohuslav Sobotka semble avoir trouvé la solution en créant un climat favorable aux investisseurs. 28% du PIB provient d’activités industrielles, phénomène là encore unique en Europe. L’Allemagne a naturellement joué un rôle de premier plan, grâce au dynamisme de Skoda qui s’est révélée, l’an dernier, une marque phare du groupe Volkswagen. B.Sobotka a mené une politique qui a freiné l’inflation, réduit le chômage avec un taux d’à peine 5%, soit deux fois moins que la France et comparable à celui de l’Allemagne, La première à profiter de la bonne santé économique tchèque est sa voisine autrichienne, notamment dans le secteur de la construction. Le dirigeant d’un des plus grands groupes du secteur, l’entreprise Auböck, implantée à Enns en Haute-Autriche, le reconnaît et confirme la véracité du célèbre et universel adage « quand le bâtiment va, tout va ». « Alors que nos affaires en Autriche stagnent voir reculent, celles de notre filiale tchèque enregistre une croissance à deux chiffres. » B.Sobotka a beau être social-démocrate, il n’en demeure pas moins proche des réalités. C’est là aussi une exception européenne. Sur le plan économique, il est comparable à son homologue allemand, Sigmar Gabriel, politiquement de la même obédience, au niveau politique, il n’hésite à contrer la Chancelière allemande en s’alliant au conservateur hongrois Viktor Orban pour régler la crise migratoire. Les deux hommes ont rappelé hier à Prague à l’occasion du sommet du groupe visegrad, qu’il y avait  urgence à ce que l’Europe mette tout en œuvre pour « fermer hermétiquement les frontières orientales du Vieux Continent ».  Avec Robert Fico (Slovquie) et Beata Szydlo (Pologne) ils se battront bec et ongle pour que leurs pays soient reconnus à leur juste valeur, car ils considèrent qu’ils sont, ensemble, le réel moteur de l’Europe. Les bilans tchèque, hongrois, polonais et slovaque ne les démentent pas. Tous reconnaissent que, sans les soutiens de la CEE, mais tous s’efforcent à ce que les aides contribuent à la baisse de leurs déficits publics. Pour revenir à la spécificité tchèque, Gerald Auböck l’explique en louant « la flexibilité sur le marché et le monde du travail et une réglementation réduite au minimum. »   Ces deux réalités ont contribué à un volume d’échanges commerciaux record entre les deux pays ; lequel a dépassé les dix milliards d’euros l’an dernier (10,3 Mrd.), plutôt bien pour ce nouvel « empire » économique austro-hongrois où ne vivent plus que dix-neuf millions d’habitants. vjp

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