Un homme de choc à la tête du BDI allemand

Dieter Kempf, président du BDI allemand

Allemagne – Le BDI (Bundesverband der Deutschen Industrie), fédération des syndicats de l’industrie allemande, est le lobby le plus puissant de l’économie allemande voire européenne. Aucun organisme de même type n’existe dans d’autres pays du Vieux Continent.  Il regroupe quarante deux organisations patronales représentant autant de secteurs. Depuis sa création lors de la naissance de la République Fédérale, le BDI a toujours été présidé par des dirigeants de l’industrie lourde, à l’instar d’Ulrich Grillo, en poste depuis 2013, président directeur général de la société familiale éponyme  Grillo-Werke, un groupe spécialisé dans le recyclage de matériaux, zinc et souffre notamment, et à ce titre fournisseur de l’industrie chimique.  Ce ne sera plus le cas à partir de 2017, et pour la première fois dans l’histoire du BDI, c’est un homme spécialisé dans les services qui aura la responsabilité de mener à bien les ambitions de l’industrie allemande. Retenez bien son nom, observez bien son visage, car s’il vous arrive de le rencontrer dans un séminaire ou un colloque, sachez que vous aurez en face de vous une personne dont l’arrivée au BDI est unanimement saluée. Il s’appelle Dieter Kempf, il a 63 ans et dirige depuis 1996 la société DATEV, un must en matière de développements de softwares et de solutions informatiques. Diplômé en sciences économiques de l’Université Ludwig-Maximilian de Munich, il a collaboré chez McDonald’s  avant d’intégrer le cabinet Ernst & Young. Chez DATEV, il a acquis une réputation internationale en soutenant le développement de programmes conçus spécifiquement pour la gestion des entreprises, la gestion du personnel, le transfert des données, la lutte contre la piraterie et la prévention des cyber-attaques. Tous les avocats d’affaires, tous les experts comptables et commissaires aux comptes travaillent, sans toujours le savoir, avec des produits et services développés par DATEV. A l’heure où les dirigeants allemands se préparent à la quatrième révolution industrielle, le numérique, ils voient d’un bon oeil la venue d’un homme dont l’expérience s’est avérée lorsqu’il était, entre 2011 et 2015, à la tête du BITCOM, syndicat des techniques d’information, des télécommunications et des nouveaux médias.

En charge d’une mission universelle

Les Allemands ont été échaudés lors du changement de stratégie en matière énergétique ; laquelle a mis à jour certaines failles du BDI dont les adhérents avaient souvent du mal à respecter les nouvelles réglementations. Etant donné que le numérique va concerner tous les  secteurs de l’économie et qu’il doit prouver la capacité de l’Allemagne à en prendre le leadership au niveau européen et se placer parmi les tous premiers à l’international, il était hors de question de renouveler la moindre erreur.  Avec Dieter Kempf, les dirigeants politiques et les chefs d’entreprise allemands estiment  qu’ils ont trouvé un messie. L’actuel président du BDI est le premier à le reconnaître en déclarant au quotidien économique « Handelsblatt », qu’il « est le mieux placé et au meilleur moment pour permettre au Made in Germany de s’imposer dans un monde digitalisé. » Contrairement à son prédécesseur qui n’hésitait pas à contester publiquement certaines orientations gouvernementales, Dieter Kempf est réputé pour son goût du dialogue et du compromis. Un qualité indispensable lorsqu’on prend la tête d’une organisation qui regroupe  plus de cent groupes industriels employant plus de huit millions de personnes. vjp

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