La jeunesse roumaine renie ses dirigeants

Roumanie – Selon les résultats d’un sondage réalisé par l’institut IRES, la quasi totalité des jeunes Roumaines et Roumains ne manifeste aucune confiance à l’égard des personnes qui les dirigent et ce, quelle que soit la formation à laquelle ces derniers appartiennent.

Pour façonner son avenir, la jeunesse roumaine mise essentiellement sur les universités (56%), l’Union Européenne (51%), l’armée et l’OTAN (toutes deux à 50%) ainsi que sur les églises et les organisations non gouvernementales qui recueillent respectivement 47 et 46% d’opinions favorables. Suivent les grandes entreprises (42%) et la police (41%). En revanche, tout ce qui représente le monde politique est renié par cette même jeunesse dont seuls 4% font confiance aux partis, au gouvernement et au parlement (tous deux à 9%) et au président de la République ; lequel avec seulement 11% d’opinions favorables semble avoir lui aussi perdu l’image positive qu’il avait auprès des jeunes électeurs lorsqu’il a été élu en 2014. 39% des jeunes ne croient plus du tout à la « démocratie à la Roumaine » et, ce qui très inquiétant pour l’avenir du pays, 70% d’entre eux seraient disposés à émigrer si l’occasion se présentait. Il faut rappeler que la jeune population est celle qui est le plus touchée par la corruption qui s’incruste dans tous les rouages de la République et tous les partis politiques qui utilisent la lutte contre ce fléau comme argument électoral alors que la majorité d’entre eux, toutes tendances confondues, est prise au moins une fois dans leur carrière, la main dans le sac.

Le scénario est toujours le même: les jeunes Roumains acceptent un travail saisonnier dans pays occidental, généralement l’Allemagne, l’Autriche ou l’Italie avec l’espoir de s’y implanter définitivement.

L’émigration comme bouée de sauvetage

Reste à savoir désormais si la jeunesse roumaine accordera alors longtemps son crédit à l’Union Européenne qui, elle aussi, n’est pas épargnée par les fraudes aux fonds européens. Dirigé par Laura Kövesi, le Parquet européen a récemment publié son bilan 2023 qui révèle que la République des Carpates est impliqué sur cet exercice dans 260 affaires de fraudes. 215 d’entre elles portant sur un préjudice de 1,87 milliard d’euros sont en cours de procédures mais seules vingt-neuf personnes ont été inculpées dont sept définitivement condamnées. Ce volume détourné par des politiciens et focntionnaires véreux correspond aux ressources annuelles de plus de 300.000 personnes entrant sur le marché du travail. Dans la plupart des cas, il s’agit de fonds destinés au développement régional et à l’agriculture suivis par les fonds de reconstruction et de résilience. Laura Kövesi émet par ailleurs des doutes sur l’intégrité de la DNA, l’organisme roumain de lutte contre la corruption qu’elle a elle-même gérée entre 2013 et 2018, une période qui lui a permis d’être la personnalité la plus maudite par les hommes et femmes politiques de tous bords. Dans une entretien qu’elle a accordé à Spot Media, elle trouve pour le moins singulier que son pays n’ait dénoncé l’an dernier que quatre cas de fraude à la TVA alors que chacun sait que ce type de délit est le plus répandu. La DNA a par ailleurs classé sans suite un appel d’offres présumé fictif et concernant l’achat de véhicules BMW soit-disant destinés à la police. (Source : adz/ Adaptation en français : pg5i/vjp)

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