La corruption n’épargne pas la Cour des Comptes roumaine !

Roumanie – Nicolaea Badalau (notre photo), actuel vice-président de la Cour des Comptes roumaines, ancien député puis ancien sénateur social-démocrate (PSD), ancien ministre de l’économie en 2018 et 2019, ancien préfet de Giurgiu et ancien président de l’union départemental du PSG-Giurgiu, a été arrêté dimanche soir pour 24 heures de garde à vue par l’agence de lutte contre la corruption (DNA). Cette dernière a déposé une demande de détention provisoire d’une durée de trente jours auprès de la Cour d’Appel. Nicolae Babdalu est soupçonné d’avoir promis à un maire le versement d’une somme de 170.000 euros pour attribuer un marché public à l’un de ses proches et continuer à effectuer les paiements d’un autre contrat y compris en cas prestations non conformes à la réglementation. Le secrétaire général du parti d’opposition USR minoritaire au Parlement avec 33 sièges sur 330, a réclamé publiquement le démission immédiate de Nicolean Baladau de la Cour des Comptes, une exigence à laquelle le PSD a été contrainte de se conformer.

Emilia Sercan : en pourchassant les plagiaires, elle donne un nouveau visage à la corruption.

Le plagiat : une forme déguisée de corruption

Quant à l’actuel ministre de l’intérieur , Lucian Bode, il n’est pas soupçonné de corruption mais de plagiat. Il est en effet courant dans la République des Carpates que des personnalités politiques s’approprient des chapitres de travaux universitaires pour se prétendre du jour au lendemain expert en tel ou tel domaine, publier des thèses, gagner en notoriété et pourquoi pas s’imposer à la tête d’un ministère ou à défaut d’une haute administration. Pour mettre un terme à de tels agissements qui sont aussi une forme détournée de corruption car elle permet aux plagiaires de percevoir des rémunérations au delà de leur capacité intellectuelle, a été créé un conseil d’éthique au sein de la plus ancienne université du pays, la BBU (Bebes Bolyai Universitat) située à Cluj. Les travaux de ce conseil sont observés à la loupe par la « chasseuse de plagiats », la journaliste Emilia Serçan ; laquelle après avoir lu en détail la thèse de Lucian Bode a constaté que plus de 28% du contenu de sa thèse de doctorat émanaient de recherches universitaire. Idem en ce qui concerne la publication de trente six illustrations dont trente étaient faussement illustrées ou légendées. Un premier contrôle, qui avait été effectué sur certains extraits de cette thèse avait révélé que 2,95% de son contenu avaient été copiés, ce qui avait éveillé les soupçons de membres du conseil d’éthique. Il n’est pas impossible que le ministre de l’Intérieur soit allé chercher son « inspiration » ailleurs qu’en Roumanie et c’est la raison pour laquelle le recteur de la BBU, Daniel David, envisage de recourir à des experts étrangers pour évaluer le document suspect. S’il s’avérait que Bode a plagié, ce ne serait pas une première car ce genre de méthode est devenu au fil des ans un véritable sport national. On compte par dizaines le nombre de personnalités qui, grâce à ces méthodes, sont parvenues à grimper les échelons jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. (Source : ADZ)

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