Allemagne – Avant la levée du rideau de fer et même longtemps après que l’Allemagne eut été réunifiée, les personnes qui se rendaient à Berlin, partaient du principe que cette ville du fait de son passé turbulent n’était pas vraiment allemande. Les Berlinois sont aujourd’hui du même avis car ils font face à un fiasco qui aurait été difficilement imaginable dans une autre région de leur République. Chacun sait que la capitale allemande est une ville à part où les mouvements alternatifs s’épanouissent tout en respectant le suffrage universel. Lorsque des rumeurs ont circulé, au lendemain des élections au Bundestag, en septembre 2021, mettant en doute les résultats sortis de 431 urnes, soit 19,1% du nombre global de bureaux de vote, le directeur des élections alors en fonction, Georg Thiel, a été contraint de faire procéder à des vérifications. Ce qui était subodoré, s’est avéré et de graves irrégularités ont été constatées dans douze circonscriptions situées dans le quartier les plus peuplés de la ville dont Pankow, premier de la liste avec plus de 413.000 habitants et plus de 235.000 électeurs inscrits et Berlin-Charlottenburg, quatrième avec 334.000 habitants et 196.000 inscrits. Il faut préciser qu’en ce 26 septembre 2021, jour des élections, les Berlinois n’ont pas été seulement conviés à élire leurs représentants au parlement mais à prendre position sur l’expropriation des grands groupes immobiliers tenus responsables de la flambée du prix des loyers. A ce contexte se sont greffés la pandémie mais aussi, ce qui ne manque pas sel en période de semi confinement, le marathon de Berlin, un événement auquel s’étaient inscrits plus de 50.000 participants et qui, du fait d’une météo clémente, a attiré dix fois de spectateurs dans les rues. Rien de tel pour détourner les Berlinoises et Berlinois de leur devoir civique. Cette concentration d’événements et la mauvaise coordination de Georg Thiel, qui semble avoir été dépassé par la situation, ont eu pour conséquence l’ouverture d’une procédure auprès de la Cour Constitutionnelle ; laquelle après avoir constaté d’innombrables manquements, a pris la décision d’annuler la scrutin de 2021 dans douze circonscriptions. Et voilà désormais les habitants de la capitale engagés dans une nouvelle campagne électorale à laquelle ils ne s’attendaient pas et dont ils auraient préféré se dispenser. Cette campagne s’annonce agitée car le land de Berlin est représenté au Bundestag par 29 députés mais aucun des six partis n’est parvenu à s’imposer face à ses concurrents. Le parti social démocarte (SPD) et les Verts occupent chacun sept fauteuils, le parti démocrate-chrétien (CDU) cinq, le parti de gauche Die Linke quatre. Les deux formations restantes les partis libéral FDP et d’extrême droite AFD, se partageant à égalité les six autres sièges. La maire sociale-démocrate, Franziska Giffey, a déjà donné le ton en se moquant des conseils prodigués par les Verts pour faire des économies d’énergie et qui consisteraient, selon certains ténors de ce parti, à se laver avec un gant de toilette ou à se doucher à l’eau froide ! kb
Franziska Giffrey, en tant que maire de Berlin, elle n’est pas directement concernée par les nouvelles élections mais elle va devoir redorer l’image de sa ville qui s’est ridiculisée à l’étranger.