Covid 19 : pas de surmortalité en Allemagne

Evolution du taux de mortalité en Allemagne par semaine au cours des 27 premières semaines des quatre dernières années.  (Mittelwert = moyenne) Source : Office Fédéral des Statistiques

Allemagne/UE/Monde – Etant donné que la République Fédérale d’Allemagne a enregistré le nombre de victimes le plus bas par rapport à sa population, elle peut de fait être considérée comme un Etat de référence en matière de santé publique. Le premier bilan publié par l’Office Fédéral des Statistiques révèle que le coronavirus a été nettement moins meurtrier en 2020 que ne l’a été la grippe en 2018, ce qui signifie que les Allemands ont su, contrairement à la plupart de ses voisins, tirer les leçons d’une épidémie. Une surmortalité par rapport à la moyenne des quatre dernières années n’a été constatée que sur la seule semaine du 6 au 12 avril (+ 14%) et à partir du 13 avril le nombre de décès n’a cessé de diminuer pour atteindre le niveau moyen des années 2016 à 2019. Selon les  données publiées quotidiennement par l’Institut Robert Koch (RKI – Robert-Koch-Institut), le nombre de victimes dû au coronavirus s’est élevé  à 9.156, soit trois fois moins que la grippe en 2018 qui avait coûté la vie à 25.100 personnes. Que le virus nécessite vigilance et mesures de prévention est une évidence mais le présenter comme un fléau inédit est pour le moins contestable. Si l’Allemagne était un pays fermé et replié sur lui-même, on pourrait facilement justifier son excellent bilan, or c’est loin d’être le cas car il n’est de villes plus internationales que le sont Munich, Stuttgart, Francfort, Düsseldorf, Berlin mais aussi depuis plus d’une dizaine d’années Leipzig, Dresde et Erfurt, trois métropoles de l’ex République Démocratique Allemande qui attirent des milliers de ressortissants d’Europe Centrale et Orientale. L’Allemagne est le seul pays européen où pratiquement toutes les capitales régionales font de l’ombre à la capitale fédérale, comme c’est le cas en Espagne avec Madrid et Barcelone ou en Italie avec Rome et Milan ou Turin. Les trois lands allemands les plus touchés avec plus de mille décès ont été la Bavière (2.623), le Bade-Wurtemberg (1.847) et la Rhénanie du Nord Westphalie (1.744). Ils sont les territoires les plus peuplés et représentent avec 42 millions d’habitants, 50,6% de la population totale de la RFA. Le nombre de décès par million d’habitants s’élevait par conséquent à 147, soit trois fois moins qu’en France (447).  Ces données, incontestables car émanant d’un organisme officiel suscitent naturellement des interrogations auprès des jeunes générations qui ne comprennent pas pourquoi on les a privé de travail et toute vie sociale alors que le virus était non seulement maîtrisé mais moins meurtrier que d’autres épidémies. (Source : RKI)

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