Bilan détaillé du COVID en Allemagne

Allemagne – L’Institut Robert-Koch (RKI) qui est chargé de synthétiser toutes les données en matière de santé, a récemment rendu publiques toutes celles concernant le COVID. Cette initiative a lieu six mois après qu’une résurgence du virus ou plus exactement d’un de ses variants a été constaté.

Que les détracteurs des vaccins le veuillent ou non, force est de constater qu’ils ont joué un rôle primordial dans l’éradication de cette épidémie qui a bouleversé le monde. Entre la fin décembre 2020 et la fin décembre 2022, près de deux cents millions de vaccins (exactement 192.253.165) ont été administrés et depuis le début de l’année les quatrième et cinquième vaccinations ont nécessité 663.000 doses. Parmi les fournisseurs de vaccins, le laboratoire national BioNTech arrive largement en tête avec 75%, devant Moderna (16%) et AstraZeneca (7%). Le nombre de vaccinés victimes d’effets secondaires s’est élevé à 338.333, dont 55.486 à un stade grave voire très grave, soit sur une cohorte de mille personnes vaccinées un taux de 0,28. Le RKI confirme par ailleurs ce qui a été constaté dès le début de l’épidémie, en l’occurrence les conséquences dramatiques qu’elle a eues chez les personnes âgées. 85% des personnes décédées étaient en effet âgées de plus de 69 ans et 44% de plus de 80 ans. En revanche, il s’avère que la population âgée de 0 à 49 ans avec 1,5% des cas constatés, est sortie pratiquement indemne de la pandémie, et la question, probablement sans réponse, se posera encore longtemps à savoir si ce faible pourcentage est dû au non au confinement imposé par les autorités. Cette mesure avait, rappelons-le, suscité du vives polémiques en Allemagne de la part de personnes qui ne comprenaient pas qu’on ferme des écoles alors que dès le départ chacun savait que la quasi totalité des enfants et adolescents n’était pas concernée.

Le COVID, tremplin de l’extrême-droite

Le bilan chiffré du RKI confirme le fait que les hommes ont été davantage touchés par le virus que les femmes et ce, à hauteur de 54% des décès. Dans la majorité des cas, qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes, les victimes étaient déjà atteintes de pathologies sévères, telles des cancers ou des maladies respiratoires et cardio-vasculaires, ce qui rend difficile de déterminer la cause réelle d’un décès. Cette incertitude vaut aussi pour les effets à long terme des vaccins, lesquels ont été analysés auprès de 1,2 million de personnes vaccinées en 2020 et 2021. 6,2% d’entre elles ont déclaré des symptômes trois mois après la vaccination et 0,9% après douze mois. Les patients concernés souffrent alors de fatigue, de problèmes cognitifs (manque de concentration et perte de mémoire), de difficultés respiratoires et de toux persistantes. Singulièrement, c’est dans les lands où la vaccination obligatoire a été la plus contestée et plus particulièrement dans les lands de l’ex-RDA que le nombre de personnes déclarant des effets secondaires est le plus élevé, alors même qu’elles ont été vaccinées de la même manière qu’à l’ouest, c’est-à-dire avec les mêmes doses et la même fréquence. Sur l’ensemble du territoire allemand, neuf mille plaintes ont été déposées mais le majorité d’entre elles l’a été dans les lands où le parti d’extrême-droite AfD a le vent en poupe. Cette formation a en effet tiré profit de la pandémie pour engager une vaste campagne anti-vaccin qui semble avoir porté ses fruits, étant donné qu’elle est devenue depuis peu la seconde force politique de la République toute entière. kb (Source : RKI)

 

 

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