Un Libanais s’offre un pénitencier roumain

L’entrée principale du pénitencier Doftana. Tombé en ruine, il devrait être sauvé par un investisseur libanais.

Roumanie – L’homme d’affaires libanais, Mohammad Murad, propriétaire entre autres de la chaîne hôtelière Phoenicia, a jeté son dévolu sur un pénitencier roumain tombé en ruine qu’il escompte transformer en un établissement de luxe doté de 1.000 lits. Murad a remporté l’appel d’offres face à deux autres investisseurs qui ne répondaient pas aux attentes des pouvoirs publics et plus particulièrement à celles de Costel Brezeanu, le maire de Telega où est implanté l’édifice à une centaine de kilomètres au nord de Bucarest. Il faut préciser que le pénitencier Doftana n’est pas un prison comme les autres. Construite en 1895, elle fut en effet davantage vouée à la détention de prisonniers politiques qu’à l’incarcération de voleurs de poules. Y ont « séjourné » entre les deux guerres tous ceux qui ont été amenés à prendre le pouvoir après 1945, dont Gheorghe Gheorghiu-Dej et Nicolae Ceaucescu, les deux dirigeants de la République Communiste de Roumanie. Le pénitencier fut un temps transformé en musée mais tomba peu à peu à l’abandon, les autorités ne jugeant plus utile d’engager des investissements dans un lieu de moins en moins fréquenté si ce n’est par des adeptes de jeux de paintball. Pour obtenir gain de cause, Mohammad Murad, a dû se plier à un certain nombre d’engagements, dont une licence d’exploitation d’un montant de 110.000 lei par an, soit 22.330 euros et des investissements à hauteur de dix et quinze millions d’euros respectivement dans la rénovation du musée et la création d’un pôle touristique, le tout supervisé par le ministère du tourisme. Mohammad Murad ne prend pas un risque démesuré car le pénitencier porte en lui un énorme potentiel. Il est doté d’un bâtiment central d’une superficie exploitable de près de 4.000 mètres carrés mais aussi de multiples dépendances et d’un parc de plus de 110.000 mètres carrés. Par ailleurs, bien qu’elle ait beaucoup souffert de la crise sanitaire, la République des Carpates a pu davantage s’en remettre que d’autres pays pays de l’Union Européenne, grâce à sa compétitivité sur le plan tarifaire. Chaque année le nombre de touristes en provenance de Etats voisins, hongrois notamment,  ne cesse d’augmenter. Par ailleurs, la Roumanie est un destination de plus en plus prisée par les Allemands avec lesquels elle entretient des relations privilégiées. On compte par milliers le nombre de villes allemandes, du toutes tailles, qui sont jumelées avec des villes roumaines. Une forme de tourisme qui n’apparaît pas forcément dans les statistiques officielles mais qui est néanmoins réelle et efficace. (Source:adz/Serban Capatana / Adaptation en français : pg5i/vjp)

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