Allemagne – Le Partenariat Transatlantique du Commerce et des Investissements (TTIP) suscite des tensions au sein du gouvernement allemand d’autant plus fortes qu’elles mettent en porte à faux la Chancelière chrétienne-démocrate, Angela Merkel, et le vice-chancelier social-démocrate, Sigmar Gabriel, ministre de l’économie. A l’instar de la Commission Européenne et de son président Jean-Claude Juncker, la tête de l’exécutif répète à tout va que le partenariat sera soudé avant la fin de l’année, ce qui paraît impossible, du fait des élections américaines. « Il y a deux catégories de politiques, écrivait hier l’éditorialiste du quotidien Handelsblatt, ceux qui règlent les problèmes et ceux qui vendent des illusions. Notre chancelière se situe dans la seconde, pas seulement dans la crise des réfugiés mais aussi dans le contexte du TTIP » et concluait sévèrement « Les illusionnistes travaillent dans les cirques, pas dans des chancelleries. »
La crainte du « Buy-America »
En s’exprimant ainsi, le support économique se fait le porte-parole d’une majorité de décideurs qui estiment prématuré la signature d’un accord qui, bien que traînant depuis plus de trois ans, suscite encore de nombreuses interrogations. Dans un bilan intermédiaire des quatorze négociations qui ont eu lieu jusqu’à présent, aucun de la trentaine de chapitres concernés n’a été réglé.