Tomas Prouza : « Un test pour une construction européenne post-Brexit »

Tomas Prouza, 43 ans, est diplômé en sciences économiques de l’Université de Prague. Il a commencé sa carrière professionnelle à l’hebdomadaire de langue anglais « The Prague Tribune ». Expert auprès de la Banque Mondiale à Washington de 2014 à 2014. Il est désormais secrétaire d’Etat en charge des affaires européennes.

République Tchèque/UE – Le secrétaire d’Etat tchèque aux Affaires Européennes a accordé à notre partenaire, l’hebdomadaire « Prager Zeitung », une longue interview, dans laquelle il réaffirme l’attachement de son pays à l’Union Européenne et ce, malgré les discordances au sommet de l’Etat. Alors que le président tchèque réitère ses critiques à l’égard de la Commission de Bruxelles et que le ministre des affaires étrangères réclame la démission de Jean-Claude Juncker, Tomas Prouza, reste serein et se prépare au prochain sommet européen qui ne se déroulera pas à Bruxelles, mais à Bratislava. Selon lui, tout un symbole. Nous reproduisons quelques uns des passages les plus marquants de cet entretien.

Prager Zeitung : Les négociations de sortie de l’Europe vont avoir lieu avec des politiques qui ont plaidé pour le Brexit. Theresa May fait-elle ainsi le bon choix ?

Tomas Prouza : Nous respectons la nomination des nouveaux ministres britanniques car tous ont été élus démocratiquement et je pense que c’est important que les deux camps participent aux négociations. Madame May était pour un maintien du Royaume-Uni dans la CEE. Les négociations de vont pas être faciles.(…) Je suis toutefois convaincu que nous pourrons trouver un compromis. Nous ne devons pas partir avec l’idée qu’il faut « punir » l’Angleterre mais avec celle qui consiste à considérer ce pays comme un partenaire durable avec lequel nous avons une histoire commune.

PZ : Certains doutent de l’article 50 qui autorise Londres à effectuer le premier pas dans le processus des négociations. Qu’en pensez-vous ?

TP : Je pense que cet article est en ordre. Dans de nombreuses constitutions, la notion de délais n’existe pas. Chez nous, par exemple, un nouveau gouvernement a un mois pour présenter sa motion de confiance au Parlement, en revanche il n’y a pas de calendrier défini pour former une gouvernement après des élections parlementaires. Il arrive que, parfois, on ait besoin de davantage de temps et c’est actuellement le cas avec l’Angleterre. Je trouve « fair » de donner quelques mois de réflexion aux britanniques, à condition toutefois que ça ne dure pas trop longtemps et je pense que le prochain sommet européen, en octobre 2016, est un bon calendrier. Aller au-delà jusqu’en hiver voire au printemps 2017 créerait une irritation dont les Britanniques seraient les premières victimes.

PZ : Il semblerait que les Anglais n’aient pas d’ experts suffisamment expérimentés pour se préparer aux négociations. Etes-vous de cet avis ?

 

 

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