Une nouvelle rubrique spéciale « Migration »

« Le radeau de la Méduse » de Théodore Gericault

En chaque début d’année, on a droit à la publication de bilans et de perspectives économiques dessinées par des experts plus ou moins reconnus. Tous nous annoncent des catastrophes ou des espoirs dus à l’inflation ou à la déflation, aux chutes ou sursauts de places financières, à la baisse ou la hausse du prix du pétrole, etc, etc. Mais il est des événements que tous ces analystes de la conjoncture et des prévisions, tous ces spécialistes de l’économie et de la géopolitique sont incapables de prévoir, d’étudier avec lucidité et sérénité. Parmi tous ces faits, certains, inattendus, remettent en cause tout l’équilibre de la planète et rendent vain ce qu’ils croyaient voir dans leur boule de cristal. Le phénomène n’est pas nouveau et s’est produit à de multiples reprises au cours des siècles. Le plus emblématique fut naturellement la guerre de Trente Ans qui a provoqué une totale déstabilisation de ce qu’on n’appelait pas encore l’Europe. Cette guerre a provoqué des centaines de milliers de victimes et provoqué des dégâts qui, comparés à la population de l’époque, ont été  incommensurablement  plus importants que ceux qu’on doit assumer actuellement.  Puis, sont apparus d’autres tourments, la montée en puissance de l’Empire Ottoman, celle des politiques extrêmes, colonialiste, national-socialiste et communiste notamment, tous ont eu la même conséquence : la persécution de ceux qui avaient eu alors le courage de dire « non ».

La crise migratoire que nous vivons actuellement, fait partie de ces troubles qui vont marquer à jamais l’histoire. Pour cette raison, elle impose un suivi quasi quotidien afin d’apprécier, juger, approuver ou contester  les moyens mis en œuvre pour la gérer au mieux et faire d’elle, non pas un fléau mais un extraordinaire outil de développement, de tolérance et de compréhension.

C’est la raison pour laquelle, nous avons tenu à créer une rubrique spéciale « MIGRATION » dont l’objectif est de faire le point sur les initiatives prises individuellement à l’échelon européen. Dès la mise en ligne des premiers articles de www.pg5i.eu, en septembre 2015,  dont les contenus se voulaient essentiellement économiques, culturels et historiques, nous nous sommes aperçus que ces trois domaines étaient en réalité indissociables. Très vite, nous avons été amenés presque chaque semaine à parler des réfugiés, des migrants, des exilés, des immigrés, des demandeurs d’asile. De termes qualifiant ces innocents devenus apatrides sans domicile fixe, il n’a pas manqué. Comme il n’a pas manqué de prises de position dérangeantes alimentant des amalgames faisant des sans-toit, des sans-loi, et des inoffensifs des terroristes.

Le choc légitime provoqué par les attentats, en France certes, mais aussi en Turquie, Russie, Inde et, hélas,  dans bien d’autres pays (il ne faut pas l’oublier)  n’a fait que raviver un sentiment de haine et de mépris à l’égard de populations, de millions d’innocents dont le seul tort est qu’ils n’y sont pour rien.  Lorsqu’on a la possibilité, aussi modeste soit-elle, de contribuer au changement  de mentalités et de préjugés délétères, ne pas agir serait, sur le plan journalistique, contraire à la déontologie d’un métier dont l’essence est d’éclairer et non d’assombrir un monde où tout pourrait être plus simple, plus beau et moins tragique si chacun y mettait,  ne serait-ce qu’un peu, du sien. Vital-Joseph Philibert

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