Les pompiers berlinois face à un double-défi inattendu

A côté du Tiergarten, en plein centre de Berlin, le Grünewald est le second poumon de la capitale allemande, mais il est aussi un site hautement dangereux à cause des munitions qui y ont été stockées.
Tank mis à la disposition des pompiers pour lutter contre les flammes dans les zones les plus dangereuses

Allemagne – Lorsque la canicule a provoqué un incendie inédit dans la forêt de Grünewald, un des principaux réservoirs d’oxygène de la capitale, les pompiers berlinois ne s’attendaient pas à combattre sur deux fronts, celui des flammes et celui du risque d’explosion. C’est en effet dans cet espace boisé d’un peu plus de treize kilomètres carrés que sont stockées plusieurs tonnes de vieux obus, de munitions voire de feux d’artifices. Depuis des décennies cet héritage est sous la responsabilité de la police mais à aucun moment il n’est venu à l’idée des autorités de le démanteler. Depuis plusieurs jours, le feu se propage et la première mission des pompiers consiste à réduire la zone de danger. Le porte-parole des sapeurs-pompiers, Mario Witt, a annoncé l’arrivée, dimanche, d’un artificier qui est venu évaluer le situation à bord d’un véhicule blindé. Le feu n’étant pas totalement maîtrisé, un périmètre de sécurité de 500 mètres a été défini autour du lieu d’une possible explosion. Mario Witt a évoqué « une situation très préoccupante qui peut évoluer à tout moment » avant d’insister sur le fait que « même si elles parviennent à pénétrer sur le site d’intervention, cela ne signifiera pas pour autant que les forces d’intervention seront hors danger. » et c’est la raison pour laquelle « nous allons devoir agir avec une extrême prudence » a-t-il conclu. Dans la nuit de samedi à dimanche, quatre unités mobiles d’extinction avec six véhicules spécialement conçus ont arrosé la forêt autour de la zone de danger afin de protéger celles qui n’étaient pas encore touchées par l’incendie. Parallèlement, de petits foyers  auraient été combattus à plusieurs reprises pendant la phase de naissance du feu. Mais, les mesures de refroidissement avec de l’eau sur le site d’explosion ont à nouveau été suspendues pendant la nuit, car la lumière et la vue d’ensemble n’étaient pas suffisantes pour les robots et les chars utilisés. Ces travaux ont repris le matin.
Après la levée de la fermeture des voies, les chemins de fer, interrompus pendant plusieurs jours, sont revenus à la normale pour le trafic à courte et à longue distance. Au sein de l’entreprise de transport, on estime que les trains pourront à nouveau circuler selon l’horaire habituel dès cette semaine. L’autoroute 115 appelée Avus, en revanche, reste fermée, et aucune date n’a été annoncée pour sa réouverture. Le périmètre de sécurité de 1000 mètres autour du site, en place depuis le début de l’incendie jeudi, est maintenu. La seule exception concerne la voie ferrée, qui passe à l’extérieur de la zone interdite.

 

 

 

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