Les Estoniens confirment leur attachement à l’Europe

Kaja Kallas, 1ère ministre estonienne, plébiscitée lors des élections légiskatives.

Estonie/Russie/ UE – La cheffe du gouvernement, Kaja Kallas, également présidente du parti de la Réforme (PRE), une formation pro-européenne fondée par son père Siim Kallas en 1994, a brillamment remporté les élections législsatives qui viennent de se dérouler en Estonie. Le PRE a en effet gagné trois sièges par rapport au précédent scrutin et s’affirme avec 37 représentants au Parlement, le Riigikogu, comme la première force politique sans atteindre pour autant la majorité absolue de 51 députés (*).

Jusqu’aux élections, le pays était géré par un gouvernement de coalition incluant à côté du Parti de la Réforme, les sociaux-démocrates et le parti conservateur Isamaa qui détenaient respectivement neuf et huit sièges mais qui, tous deux, en ont perdu deux. A l’annonce des résultats, Mme Kallas n’a pas souhaité s’exprimer sur la poursuite ou non de cette entente tripartite, se contentant de déclarer que toutes les options devaient être discutées au sein même du parti qu’elle représente. Une chose est toutefois certaine, „les Estoniens attendent du parti réformateur qu’il prenne la tête du gouvermenent“ a-t-elle précisé. Il est évident que les élections ont ouvert un boulevard à la première ministre car, avec 31.000 voix obtenues dans sa propre circonscription, elle a battu tous les records enregistrés depuis l’indépendance de l’Estonie de l’Union Soviétique en 1991.

Mme Kallas n’est toutefois par la seule à s’être distinguée car le grand vainqueur du scrutin est en réalité le parti Estonia 200 qui, en 2019, n’était pas parvenu à franchir le cap des 5%, mais qui, cette année, fait une entrée remarquée au Parlement en s’imposant avec 13,5% des suffrages comme la quatrième force politique du pays, derrière le PRE (31,5%), le parti d’extrême-droite EKRE (16,1%) et le parti du centre (14,7%) connu pour mobiliser les électeurs de la minorité russe. Mme Kaja Kallas, dont le reconduite à la tête du gouvernement ne fait aucun doute, aura la choix entre deux coalitions , un tripartite identique à celle toujours en fonction, et une bipartite réunissant le parti de la Réforme et Estonia 200 et leurs 37 et 14 sièges respectifs. Dans cette seconde hypothèse, elle disposerait d’une majorité certes absolue mais très ténue. Il va sans dire que le thème dominant de la campagne électorale a été la guerre russe contre l’Ukraine qui, dès le 22 février 2022, a été considérée comme une menace pour la sécurité nationale d’un pays qui partage trois cents kilomètres de frontière avec la Russie et qui doit composer avec une très forte communauté d’origine russe et toujours attachée à ses racines. Dès le début du conflit, l’Estonie s’est rangée du côté ukrainien, a décidé de consacrer plus de un pour cent de son PIB aux aides militaire et humanitaire au profit de Kiev sans oublier les sanctions à l’encontre de Moscou que Kaja Kallas n’a cessé d’encourager et d’appliquer tout en plaidant pour un renforcement du flanc-est de l’OTAN. Lors de ces dernières élections, le taux de participation est resté stable à 63,7% et plus du tiers des électeurs ont fait usage du vote électronique par Internet dont l’Estonie a été la première en Europe à avoir introduit. kj

(*) L’Estonie ne dispose que d’une chambre de représentants élus au suffrage universel à deux tours. Cette assemblée, le Riigikogu, compte 101 membres issus de douze circonscriptions, dont cinq dans la capitale Tallinn.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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