L’axe Paris-Berlin de plus en plus antinomique

P. Martinez, secrétaire général de la CGT

France/Allemagne – Depuis plusieurs mois, il ne se passe de semaines sans que nous puissions constater ou déplorer les dissensions entre la France et l’Allemagne. Ce fut le cas avec la crise migratoire qui a été l’occasion pour le premier ministre français de tenir des propos plus proches de ceux des gouvernants dits « populistes » d’Europe Centrale que de ceux d’Angela Merkel, ce fut aussi plus récemment les divergences sur le traité de libre échange cher à Barack Obama, négociable aux yeux de la Chancelière, mais prématuré pour François Hollande. Mais les divergences sont totales lorsqu’il s’agit pour les deux pays de régler leurs affaires intérieures et surtout de préparer leur avenir économique et social. Alors que le gouvernement français doit négocier avec des syndicats non représentatifs et désunis pour faire accepter une loi décriée y compris dans les rangs de sa majorité, celui d’Allemagne laisse le soin aux organisations syndicales et au patronat de définir à l’unisson un cadre de développement, qui a déjà fait ses preuves à l’exportation (douze milliards d’excédent commercial en 2015), et qui doit désormais légitimement profiter à tous ceux qui ont contribué au succès, en l’occurrence les salariés.

 

 

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