La Roumanie dépolitise son administration fiscale

Roumanie/UE – Le Premier ministre social-démocrate Marcel Ciolacu s’apprête à licencier la quasi totalité des chefs de service de l’Agence nationale des impôts (ANAF) et des douanes. Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’un renforcement de la lutte contre l’évasion fiscale, laquelle est, après la corruption, le second fléau de la République.

Le 1er ministre roumain prend le risque de se mettre à dos une horde de fonctionnaires.

Les effets du détournement de capitaux sont d’autant plus pervers qu’ils contribuent à une explosion du déficit budgétaire de l’Etat et à une chute évaluée à 10% du produit intérieur brut. Le chef du gouvernement a informé que les postes de direction devenus vacants au sein du fisc et des douanes ne seraient plus pourvus politiquement, comme c’était le cas jusqu’à présent, mais que les deux chefs d’administration maintenus en poste seraient libres de constituer eux-mêmes leur équipe de collaborateurs ou de proposer les personnes correspondantes. « La compétence doit être déterminante, tandis que la politique, qui s’en mêle assidûment depuis 32 ans, doit cette fois-ci s’en tenir à l’écart«  a déclaré Marcel Ciolacu.
Pour accélérer le processus de transformation de l’administration fiscale six ordonnances urgentes vont entrer en application. Elles sont  destinées à généraliser le sceau et les factures électroniques sur toutes les marchandises, y compris celles acquises par le secteur public. L’objectif consistant à « miser sur la numérisation plutôt que sur une horde de fonctionnaires. » Le Premier ministre est conscient que ces derniers vont tout mettre en oeuvre pour bloquer ou retarder ce passage à la modernité mais il est déterminé à l’imposer coûte que coûte et à prendre le risque de perdre des voix. Comparativement aux autres membres de l’Union Européenne et à leurs PIB respectifs, la Roumanie atteint un niveau record en terme d’évasion fiscale. Le pays fait l’objet actuellement d’une procédure de déficit excessif de l’UE après qu’il fut constaté que ses pertes budgétaires ont augmenté plus vite que prévu. Les autorités s’attendent à ce que les mesures envisagées contribuent à un impact fiscal d’environ 4,6 milliards d’euros sur les cinq prochaines années. Qu’il ait fallu attendre plus de trois décennies pour qu’un gouvernement prenne les mesures nécessaires pour ne plus affaiblir le pays avec des méthodes de gestion d’un autre âge en dit long sur l’incompétence des institutions européennes en matière fiscale. (Source : adz / Adaptation en français : pg5i/vjp)

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