Espace Schengen : Roumanie et Bulgarie croisent les doigts pour la Xième fois

Roumanie/Bulgarie/Autriche/Suède/UE – Après la France et la République Tchèque, c’est actuellement à la Suède que revient la charge de présider le Conseil Européen et le premier ministre roumain Nicolae Ciuca n’a pas perdu une minute pour contacter son homologue suédois, Ulf Kristersson, afin que l’adhésion de son pays et de la Bulgarie à l’espace Schengen figure en priorité sur l’agenda du conseil.

Nicolae Ciuca retrouve espoir car le chef de gouvernement suédois a été parmi les premiers à déplorer le veto exercé par l’Autriche, une décision qui avait profondément choqué et déçu les citoyens roumains et bulgares ; lesquels ne se considèrent pas comme des Européens à part entière. Kristersson, démocrate incontesté et connu pour son attachement à l’égalité entre les peuples a promis de mettre l’élargissement de l’espace Schengen à l’ordre du jour dès le première réunion ordinaire des ministres de l’Intérieur de l’Union Européenne qui va se tenir le 9 et 10 mars prochains à Stockholm. La décision de l’Autriche avait été qualifiée d’injuste par les deux pays concernés notamment en Roumanie dont les dirigeants ont multiplié leurs efforts pour ramener Vienne à la raison. Nicolaea Ciuca n’est pas le seul à être monté au créneau, son collègue aux Affaires Etrangères, Bogdan Aurescu, en avait fait de même et insisté à plusieurs reprises pour que l’Autriche modère ses positions, d’autant qu’il est statistiquement prouvé que ce n’est pas de  Roumanie qu’arrive le plus grand nombre de migrants illégaux. Depuis bientôt treize ans, la République des Carpates revendique son appartenance à l’espace Schengen sans parvenir à se fins. Bien que la plupart des dirigeants de l’Union Europénne aient plaidé en sa faveur, l’Autriche est demeurée intransigeante alors que c’est grâce aux ressortissants de l’ex-Yougoslavie, de la Roumanie et de la Bulgarie qu’elle doit sa croissance. La commissaire européenne en charge des affaires européennes, Ylva Johansson, s’est elle-aussi exprimée en faveur des deux candidates à l’intégration dans l’espace Schengen mais pour une raison qui n’a strictement rien à voir avec l’égalité des citoyens européens. Selon elle, cette adhésion des deux pays contribuerait à réduire le nombre d’espions russes sur le continent européen. Pour la plupart des observateurs, il est évident que l’attitude des dirigeants autrichiens est motivée par le contexte politique intérieur et qui consiste à limiter aux maximum le nombre d’étrangers pour récupérer les voix parties à l’extrême-droite. (Source : ADZ)

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