Cette Angela qui ne cessera de nous surprendre !

Angela Merkel

Allemagne/USA – Sa première entrevue avec le président des Etats-Unis n’a pas été glaciale, comme la presse l’a commentée, mais plutôt tendue. Qu’à cela ne tienne, lorsqu’on dirige la troisième puissance mondiale depuis douze ans, on a les reins assez solides pour tenir tête à la seconde. Pour ce faire, on peut déclencher une guerre économique et  lancer des invectives qui feront les choux gras des magazines à grand tirage. Ce n’est pas dans l’esprit d’Angela Merkel qui vient une nouvelle fois de prouver ce que signifie la « Real policy »,

cette politique qui consiste à sonder les sentiments avant d’engager une vaine  bataille La Chancelière allemande a profité du sommet international sur la place des femmes dans la société (Women 20) pour se rapprocher d’un homme dont chacun sait qu’il est imprévisible et déroutant mais qui, comme tout le monde, possède un cœur qui bat. Ce représentant singulier de la gente masculine a un avantage qu’Angela Merkel a d’emblée repéré : il adore sa fille Ivanka dont il a fait sa conseillère spéciale. Lorsqu’elle a appris que cette femme considérée comme une vice-présidente acceptait de participer au colloque berlinois, la Chancelière a compris que la détente n’était plus un vain mot. Selon l’agence Bloomberg qui a couvert l’événement, la responsable de l’exécutif allemand a été fascinée par les visions qu’a la fille de Donald Trump sur la place que doivent occuper les femmes dans la vie politique et le monde économique. En bons organisateurs, les Allemands avaient tout prévu pour que tout se passe comme dans le meilleur des mondes, un monde dont l’avenir appartiendrait aux femmes.  Une visite chez Siemens, un recueillement devant le Mémorial de l’Holocauste et une soirée dinatoire sponsorisée par la Deutsche Bank  ont étayé un séjour qui a atteint son summum lorsqu’Ivanka Trump a pris la parole sur un podium réunissant vingt femmes de pouvoir  dont Christine Lagarde, présidente du Fonds Monétaire International et Beatrix, reine des Pays-Bas. La participation de celle qui est considérée comme la vraie « first Lady » américaine ne pouvait que réjouir une Chancelière qui restera longtemps, toujours ( !), comme un modèle d’intégration féminine dans un univers façonné par les hommes.  Son combat, elle l’a mené un an après la chute du Mur de Berlin en s’imposant  vice-présidente du Parti Démocrate Chrétien (CDU). Ce poste, elle l’occupera pendant huit ans parallèlement à la charge de deux ministères que lui confie son mentor, le Chancelier Helmut Kohl, celui des Femmes et de la Jeunesse puis de l’Environnement, de la Protection de la Nature et de la Sortie du Nucléaire.  Un parcours sans faute qui la hisse, en 2000, à la tête de la CDU et cinq ans plus tard à celle du gouvernement.  La Chancelière avait-elle le droit de sympathiser avec la fille d’un puissant populiste ? Elle n’a pas longtemps réfléchi et préféré accomplir son devoir. Seuls quelques membres du parti social-démocrate (SPD) ont critiqué l’accueil réservé à Ivanka.  Ils auraient mieux fait de s’abstenir, car leur candidat, Martin Schulz, un homme sans expérience gouvernementale, à égalité avec Angela Merkel, a perdu du jour au lendemain, deux points dans les sondages. La politique, ça ne s’invente pas à Strasbourg, ça se pratique à Berlin ! vjp

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