Changement climatique : le mauvais exemple des donneurs de leçons

Allemagne/France – Dans le débat qui s’est instauré sur le changement climatique, l’Allemagne et la France ont eu la fâcheuse tendance à vouloir donner des leçons d’écologie à leurs voisins. Les deux pays ont fait le pari de l’automobile à tout prix, délaissant par là même ce qui ne fait l’objet d’aucune contradiction, mieux suscite l’unanimité, en l’occurrence la réalité qui veut que le transport ferroviaire est infiniment plus protecteur de l’environnement que le routier.

Or, il s’avère qu’au fil des ans, les états-majors en place à Berlin et Paris, continuent à investir davantage dans la route que dans le rail. La dernière étude comparative publiée par Allianz pro Schiene (Alliance pour le rail) en apporte la confirmation et prouve que les deux membres fondateurs les plus puissants de l’Union Européenne ne se classent qu’en huitième et neuvième positions, devant l’Espagne (10ième) mais très loin derrière la Confédération Hélvétique, qui semble être le seul territoire européen à savoir synchroniser sa politique des transports avec ses promesses de réduction de CO2. Chaque Suisse consacre chaque jour un euro aux infrastructures ferroviaires, soit 4,7 et 9,1 fois plus qu’un Allemand ou un Français. L’Autriche, seconde au classement, prend le même chemin que sa voisine suisse et chacun de ses habitants contribue chaque année à hauteur de 218 euros aux infrastructures ferroviaires. Le Danemark, la Suède, les Pays-Bas et le Royaume-Uni avec respectivement 182, 172,135 et 116 euros parviennent à franchir la barre symbolique des 100 euros, alors que l’Italie (7ième) s’en approche avec 93 euros par habitant. Il est peu probable qu’à court terme, le rail prenne le dessus sur les routes et autoroutes car ces dernières, contrairement aux voies ferrées, nécessitent des coûts de maintenance pharamineux. Ce sont elles qui par ailleurs posent le plus grand nombre de problèmes lorsque les collectivités territoriales font le choix d’investir dans des pistes cyclables qu’il est nécessaire de sécuriser à chaque carrefour et naturellement sur tous les ronds-points qu’ils soient ou non occupés par des rebelles. L’Allemagne est contrainte d’investir chaque plus de douze milliards d’euros dans la rénovation de son réseau routier. A ce volume s’ajoute les milliards dus aux accidents et à leurs conséquences. Alors que les constructeurs se vantent de fabriquer des véhicules de plus en plus sûrs, le nombre de victimes sur les routes a connu l’an dernier une augmentation de 1,5% par rapport à l’année précédente, portant le nombre de décès et de blessés à 3.275 et 396.000 personnes. Pour la plupart des Allemands, la voiture demeure toujours un mythe et un symbole de réussite sociale et ce n’est pas parce qu’une minorité d’entre eux la remette en question, chiffres à l’appui, que les mentalités changeront du jour au lendemain. Les beaux discours sur le réchauffement climatique ont encore des beaux jours ensoleillés devant eux. vjp

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