Une pandémie animale sous haute surveillance

Allemagne/Europe Centrale/Europe Orientale/UE – Les autorités sanitaires allemandes ont beau affirmer qu’il n’est pas transmissible à l’homme, elles font néanmoins preuve d’une extrême vigilance à l’égard de la propagation du virus de la peste africaine, qui après avoir infecté des sangliers, pourrait s’immiscer dans les élevages de porcs d’un nombre croissant de pays européens. La ministre de l’Alimentation et de l’Agriculture, Julia Klöckner, a tiré le 10 septembre dernier, le signal d’alarme en rendant publics les résultats de tests effectués par l’Institut Friedrich-Loeffler de Riems et confirmés par un laboratoire du land de Berlin-Brandebourg, après la découverte d’un cadavre de sanglier dans le district de Spree-Neisse. Connu depuis des décennies dans les pays du sud du Sahara, d’où son appellation de peste africaine, ce virus a fait son apparition en 1978 en Sardaigne pour atteindre singulièrement près de trente ans plus tard, en 2007, la Géorgie. Les scientifiques s’interrogent toujours, à savoir comment ce virus a pu se propager et émettent comme hypothèse la plus plausible la consommation par des sangliers de déchets alimentaires… humains !  Il a fallu attendre 2018, soit un an après qu’il eut frappé la République Tchèque où plusieurs dizaines de sangliers   avaient été retrouvés morts, pour qu’il atteigne l’Allemagne à une soixantaine de kilomètres des frontières avec la France, la Belgique et le Luxembourg. Les premières mesures de prévention  furent alors prises en érigeant des barrières de barbelés, sensées éloignés les porcs sauvages des porcs domestiques. Cette stratégie n’a fait que déplacer le problème car les animaux contaminés, en effectuant le chemin inverse, atteignirent en novembre 2019,  la frontière germano-polonaise et les trois districts de Lebuski, Dolnoslaskie et Wielkopolskie. Julia Klöckner a jugé utile d’activer en urgence une cellule de crise pour éviter que le virus s’infiltre dans les élevages de porcs et son ministère est en liaison permanente avec la Commission Européenne, afin que les règles de prévention soient respectées sur tout le continent. Celles-ci consistent à limiter le nombre de personnes et de véhicules circulant dans les zones à risque, à interdire l’accès à celles les plus touchées, à réduire voire fermer les territoires voués à la chasse mais aussi à encourager les agriculteurs à ne pas exploiter les surfaces jouxtant ces mêmes zones à risque. Dans le cas où l’épidémie de peste africaine s’intensifierait, il serait alors envisagé des campagnes d’abattage placées sous la responsabilité d’agents forestiers ou de chasseurs professionnels. (Source : Ministère Fédéral  de l’Alimentation et de l’Agriculture / Adaptation en français ; pg5i/vjp)

 

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