Roumanie : le Covid 19 exacerbe les tensions politiques

Klaus Johannis
Marcel Ciolacu

Roumanie – De tous les pays  européens, la Roumanie est celui dont l’équipe gouvernementale a le plus de mal à gérer la crise sanitaire. Bien qu’ayant été désavoué lors des dernières élections au  Parlement, le parti social-démocrate (PSD) demeure la plus importante des formations d’opposition (139 sur 326 députés) et oblige le ministre-président libéral Ludovic Orban, à diriger un gouvernement minoritaire de plus en plus fragile.  Le Président de la République, Klaus Johannis, a beau porter la même couleur politique que le chef de gouvernement, la constitution ne lui donne pas le pouvoir  de s’imposer comme le tenant incontesté de l’exécutif.  Cette situation, déjà inconfortable quand tout va bien, peut très vite de révéler catastrophique quand tout va mal. Et les Roumains d’en faire actuellement l’expérience alors que le nombre de personnes infectées par le coronavirus repart à la hausse. Depuis plus d’une semaine ,  ils assistent dans leur République à une indécente et pitoyable bataille rangée qui met en lice d’un côte un duo s’efforçant de faire appliquer les consignes de sécurité et de prévention et de l’autre, des opposants prenant un malin plaisir à les retarder voire à ne pas les faire appliquer. Les victimes de la pandémie deviennent ainsi les otages de deux camps qui se rejettent la responsabilité. Jeudi dernier, le Président de la République a pris la décision de poursuivre en justice le PSD qu’il accuse d’avoir déclenché la seconde vague en reportant délibérément l’adoption du nouveau cadre juridique et sanitaire instauré pour la quarantaine et l’isolement. « Le PSD ne s’est pas soucié du fait que des milliers de personnes tombent malades et que des centaines meurent et la seule chose qui a compté pour lui a été de déclencher une crise afin de pouvoir critiquer le gouvernement par la suite » a déclaré Klaus Johannis. La réponse du président par intérim du PSD, a été immédiate et quelques heures plus tard Marcel Ciolacu annonçait son intention de déposer une motion de censure à l’encontre du gouvernement ; laquelle a toutefois peu de chance d’être adoptée car la majorité des Roumains approuve les mesures prises pour lutter contre le coronavirus. Il faut en effet  préciser que la pandémie, proportionnellement au nombre d’habitants,  a causé beaucoup moins de dommages en Roumanie que dans d’autres pays. Le nombre de décès (2.413 au total) par million de personnes s’élevait au 31 juillet selon les données de l’Université John Hopkins à 124, alors qu’en France (30.268) il atteignait les 451, soit 3,6 fois plus. Comparativement à la Belgique où 866 décès ont été enregistrés par million d’habitants, la Roumanie s’en tire plutôt bien. En revanche, ce qui est inquiétant dans la République des Carpates est l’âge moyen des personnes infectées (53.186) qui s’élève à 46 ans. Mais là encore, il est important de relativiser et de prendre en compte le fait que des centaines de milliers de Roumains ont, à cet âge, déjà plus de trente années de travail à leur actif. En Roumanie, comme dans la plupart des pays du centre de l’Europe, on meurt plus vite parce qu’on est obligé de se mettre plus jeune à l’ouvrage. (Source : adz/ Adaptation en français : pg5i/pg)  Nombre de mots : 532

A nos lecteurs

Si cet article vous a plu, nous nous en réjouissons, mais si vous avez pu le lire, c’est grâce à nos éditeurs partenaires qui nous cèdent gratuitement depuis bientôt cinq ans l’ensemble de leurs contenus afin qu’ensemble nous puissions construire une Europe plus juste et plus égalitaire dotée d’une presse indépendante éloignée des lobbies privés et des institutions publiques.

www.pg5i.eu est devenu la propriété de l’association ADEOCSE (Association pour un Dialogue Est-Ouest Culturel, Social et Economique / Prononcer : adéoxe) ; laquelle s’apprête à constituer un fonds de soutien à la presse indépendante d’Europe Centrale et Orientale dont 60% seront répartis entre nos éditeurs-partenaires, les 40% restants étant destinés à des événements que nous souhaitons organiser en collaboration étroite avec nos lecteurs.

Soutenir ADEOCSE, c’est avoir accès à près de 1.000 articles publiés depuis 2015, c’est découvrir l’Europe telle qu’elle est,   mais c’est aussi et surtout permettre à des journalistes de travailler librement avec moins de pression et quelques euros en plus pour vivre plus dignement.

Mais soutenir ADEOCSE et lire www.pg5i.eu, c’est aussi agir activement à l’édification d’une Europe plus grande, plus juste, sans préjugés et sans clichés.  

  Pour vos dons, cliquez ici

error: Content is protected !!