Municipales roumaines : victoire historique du centre-droit

Roumanie/Europe Centrale/UE – Les formations libérale (PNL) et réformatrice (USR) ont pris la bonne décision en s’engageant unies dans la bataille aux élections municipales qui se sont déroulées dimanche dernier. Malgré les incertitudes qui planaient, en raison de la pandémie, sur la mobilisation des électeurs, le taux de participation (46,02%) est qualifié d’honorable, comparativement à celui du précédent scrutin de 2016, de deux points supérieurs.

La vaincue
et le vainqueur

La social-démocratie en déroute

Ces dernières élections ont littéralement laminé le parti social-démocrate (PSD), dont on voit mal, comment il pourrait retrouver à court et moyen terme sa place dans le paysage politique . Ce scrutin marque un tournant capital dans l’histoire de la République roumaine, car il devrait contribuer à assainir l’ensemble de la vie publique, rongée depuis des décennies par des affaires de corruption, dont les élus locaux sont fréquemment les complices. La victoire de la coalition renforce la légitimité du gouvernement PNL de Ludovic Orban mais aussi celle du président de la République, Klaus Johannis, qui a été le premier à se réjouir des résultats. Selon lui, « les électrices et électeurs ont censuré les mensonges, la désinformation, l’immobilité mais aussi l’incompétence flagrante des sociaux-démocrates dans la gestion de l’Etat et par là-même esquissé une nouvelle réalité politique ». Cette victoire de la démocratie est sans appel dans la capitale où Nicosor Dan n’a pas fait mentir les sondages qui le donnait gagnant. En récoltant 47,20% des suffrages, il a devancé  de huit points la maire sortante PSD Gabriela Firea, laquelle n’a pas eu le courage de se montrer devant les caméras après l’annonce des résultats.

Timisoara : vitrine de la Roumanie du futur

Sur les 22 villes de plus de 100.000 habitants après Bucarest, seize ont changé de camp et quinze barons du PSD ont perdu leur siège que ce soit en Transylvanie, en Moldavie ou toute autre région du pays. Le désir de changement s’est manifesté dans tous les coins de la République. Des rives de la Mer Noire à l’est aux frontières avec l’Ukraine au nord, de la Hongrie et Serbie à l’ouest et de la Bulgarie au sud, la défaite de la social-démocratie n’a épargné aucune région.  Grâce à ces élections, la Roumanie a l’opportunité de changer son fusil d’épaule et de rompre avec le clientélisme politique, une séquelle de l’ère soviétique qui  la gangrène depuis la chute des Ceausescu. Il faut s’attendre à une changement profond par le truchement de maires souvent emblématiques qui aspirent à réformer en profondeur non pas seulement le fief dans lequel ils sont été élus mais dans le pays tout entier. A côté de Nicosor Dan, les regards sont se porter sur Dominic Fritz (notre photo), de nationalité allemande et nouveau maire de Timisoara. Dès son élection confirmée, D.Fritz a tenu une conférence de presse qui donne déjà le ton. A son arrivée dans l’Hôtel de Ville, il passera au crible tous les services et institutions de la municipalité. Il va toutefois se donner le temps nécessaire à leur réorganisation car il ne connaît ni la situation exacte des finances de la ville, ni  l’état d’avancement de travaux et projets engagés ou prévus par l’ancienne municipalité. Il va pouvoir agir sur un terrain favorable car la ville qu’il va diriger fait partie des fleurons de l’économie roumaine. Timisoara, symbole du déclin communiste, a, dès la Levée du Rideau de Fer, attiré de nombreux investisseurs allemands (Continental, Linde, BMW, Audi), français (Valéo, Sanofi, Yves Rocher et l’Oréal), suisses (Nestlé) ou américains (Procter & Gamble) et pu devenir, compte tenu de sa population d’environ 300.000 habitants une des cités les plus prospères d’Europe Centrale. Elue capitale européenne de la culture en 2021 avec Elefsina (Grèce) et Novi Sad (Serbie), elle bénéficie d’un délai, à cause du coronavirus, de deux années supplémentaires pour devenir une ville encore plus moderne, plus ouverte à l’international et plus numérisée qu’elle ne l’est à l’heure actuelle. Ce sont les trois objectifs prioritaires que s’est fixé Dominic Fritz qui n’a caché son intention, pour y parvenir, de renouveler le personnel présentement en fonction. (Source : adz Version française : pg5i/vjp)

 

 

 

 

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