Hongrie/Serbie – Les autorités serbes et hongroises multiplient les initiatives pour mettre fin à l’entrée illégale de migrants sur le continent européen mais leurs efforts se révèlent vains. Ni les contrôles, ni même les barrières de barbelés érigées sur la route des Balkans ne dissuadent les ressortissants arrivant massivement d’Afrique de tenter leur chance.
Selon György Bakondi, conseiller auprès du ministre-président hongrois en charge de la sécurité intérieure, plus de cent mille personnes sont parvenues depuis le début de l’année à entrer de manière illicite sur le territoire grâce à la complicité de 750 passeurs qui ont été arrêtés. Un phénomène nouveau inquiète les forces de sécurité, en l’occurrence la violence dont font usage les migrants qui souhaitent à n’importe quel prix rejoindre les pays de l’Union Européenne pour y tenter leur chance en occupant des emplois saisonniers. Au cours des derniers mois, la situation s’est empirée notamment sur le territoire serbe où des bandes criminelles sont prêtes à tout pour franchir la frontière. Elles sèment la terreur à l’aide de couteaux, de revolvers mais aussi de grenades. Alors que la Hongrie est autorisée à recourir à l’armée pour contribuer à la lutte contre l’immigration clandestine, la Serbie ne peut le faire uniquement lorsqu’il est avéré que les forces de police ne suffisent plus. Ce fut le cas lors de la pandémie mais ne l’est plus à l’heure actuelle. Pour combler cette lacune, Belgrade a mis en place des forces spéciales de police qui sont chargées de transporter les migrants en situation irrégulière dans des centres à ciel ouvert, d’où les occupants peuvent facilement s’échapper pour retenter leur chance à la frontière serbo-hongroise. Déplorant l’incapacité des gouvernements à régler cette situation, certains habitants ont récemment exprimé leur volonté de prendre eux-mêmes le problème en main, une alternative que M.Bakondi rejette, partant du principe qu’elle serait susceptible de provoquer encore davantage de violence. Dans un entretien accordé à Radio Kossuth, ce dernier a rappelé que « la lutte que mène la Hongrie contre la migration illégale dépasse ses capacités. » Il plaide pour une meilleure collaboration des trois pays directement concernés, la Serbie, la Hongrie et l’Autriche. Concernant la règle des quotas que l’Union Européenne envisage d’imposer à ses membres, la Hongrie qui revendique depuis le début de la crise migratoire une étanchéité sans faille des frontières européennes, n’est plus isolée car « la Pologne, les Pays-Bas et l’Allemagne mènent également leur propre politique et veulent éviter que l’Union Européenne prenne des décisions de manière précipitée. » (Source : bz / Adaptation en français : pg5i.eu)