Mercedes franchit le pas en Russie

Russie/Allemagne – Le constructeur automobile allemand Daimler-Benz s’apprête à créer en Russie sa première chaîne de montage. Il a longtemps réfléchi avant de se lancer sur cette opération qui avait déjà été d’actualité, en 2010, lorsque l’ancien président directeur général de Mercedes, Klaus Mangold, quitta ses fonctions. A l’époque le concurrent direct, BMW, avait déjà pris pied en Russie. La décision n’a pas été facile à prendre car investir dans un pays qui a vu son PIB en 2015 chuter de 3,8%,  est risqué. Les causes du déclin sont connues et proviennent de la chute du prix du pétrole (le baril passant de 110 à 30 dollars) et des sanctions émanant du protocole de Minsk. Mais désormais ce double handicap, dont les citoyens russes sont les premières victimes, se révèle être un atout car, selon Michael Matownikow, analyste à la Sberbank,  « le coût du travail est devenu inférieur à celui de Chine s’élevant en moyenne à 433 dollars par mois. » Cet observateur n’est pas le seul à penser que la crise actuelle, à laquelle la Russie est confrontée, est temporaire car l’embargo décrété par les signataires du traité de Minsk, ne concerne que les financements inscrits sur une « liste noire » c’est-à-dire les investissements dans des groupes contrôlés intégralement ou partiellement par l’Etat ou dans des sociétés de haute-technologie, à l’instar des structures offshore spécialisées dans le gaz et le pétrole.  Toutes les autres activités sont, malgré les sanctions, ouvertes aux investisseurs et il est évident que Daimler-Benz ne pouvait pas éternellement rester à l’écart d’un marché qui, qu’on le veuille ou non, est l’un des plus gros de la grande Europe. Le constructeur de pneumatiques Continental en fait chaque jour l’expérience. Son usine, implantée à Kaluga, emploie plus de mille personnes et tourne à plein régime depuis des mois. L’an dernier, trois millions de pneus sont sortis de ses chaînes de fabrication et le directeur général de Continental Tires RUS, mise sur une croissance à deux chiffres jusqu’en 2018. « Il y a de plus en plus d’entreprises allemandes qui envisagent de s’implanter en Russie » confiait récemment le président du comité est-européen (Ost-Ausschuss), Wolfgang Büchele, au quotidien économique « Handelsblatt » et il est évident qu’en franchissant le pas, le groupe de Stuttgart va créer des émules. Toujours prudent, il va se limiter, dans un premier temps, à une chaîne de montage de pièces détachées importées. ei

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