Les diasporas, premières victimes du coronavirus

Roumanie/UE – Chaque année, les vacances de Pâques sont l’occasion pour les ressortissants roumains en activité à l’étranger, de séjourner sur leur terre natale pour y retrouver temporairement leurs familles. Cette migration temporaire est devenue au fil des ans une tradition qui risque de poser cette année, à cause du coronavirus, un grave problème de santé.

Le docteur Adrian Streinu-Cercel, virologue internationalement reconnu en activité à la clinique bucarestoise spécialisée dans les maladies infectieuses, a lancé un appel à ses compatriotes afin qu’ils renoncent, exceptionnellement, à se déplacer en cette période, surtout si ils ont élu domicile dans des pays touchés par l’épidémie. En ne remettant pas en cause leur voyage prévu, ils risqueraient en effet, plutôt que de retrouver leur famille, de se voir contraints à une mise en quarantaine. Le message du médecin a été relayé par le ministère des Affaires Etrangères mais il reste à savoir si la logistique des ambassades sera suffisamment efficace pour qu’il soit entendu et, quand bien même, respecté.

20% des Roumains s’expatrient

En effet, il ne faut pas oublier que les Roumains vivant et travaillant à l’étranger sont attendus, chaque printemps, comme des messies qui n’arrivent généralement pas les mains vides. En 2019, les autorités avaient estimé à quelque quatre millions le nombre de Roumains partis travailler à l’étranger. La République des Carpates s’inscrit ainsi en tête des pays de l’Union Européenne en terme de diaspora qui représente plus de 20% de la population active. Parmi les territoires les plus attractifs, il faut citer l’Italie et l’Espagne avec plus d’un million de ressortissants roumains, suivies par l’Allemagne avec près de 800.000. C’est probablement vers ces trois pays que vont se replier tous ceux qui avaient choisi le Royaume-Uni, s’ils sont contraints, à cause du Brexit, de quitter leur terre d’adoption. A l’égard de ce phénomène migratoire à l’intérieur même de l’Europe, la Commission de Bruxelles devrait redoubler de vigilance car il commence à déstabiliser tout le territoire européen. En effet, l’époque où le Roumain venait tenter sa chance en occident en acceptant de balayer les rues et vider les poubelles appartient à l’histoire. La génération qui, aujourd’hui, franchit le pas, est généralement formée, bilingue voire trilingue et ne trouve aucun intérêt à vouloir repartir à zéro dans le pays qui l’a vue naître. (Source : adz / Nombre de mots : 380)

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