Le covid 19 quasi éradiqué en Autriche

En bleu foncé : courbe d’infections,  en bleu pâle : personnes guéries, en rouge : nombre de décès (Source: ministère autrichien de la Santé)

Autriche/UE – Parce qu’elle est un des pays européens dotés des structures sanitaires parmi les plus développées au monde, parce qu’elle arrive en 3ième position derrière l’Allemagne et le Luxembourg quant au nombre de places de réanimation par habitants (21,4 pour 100.000) et parce qu’elle a su prendre les mesures d’urgence qui s’imposaient, notamment celle qui a consisté à fermer les frontières avec ses pays voisins dont l’Italie, durement frappée par la pandémie, l’Autriche est parvenue à combattre le covid 19 dans des conditions optimales qui prouvent que le sens de l’organisation, l’adaptation des offres de santé à l’évolution de la société et au vieillissement de la population, jouent un rôle aussi important que la science dans l’éradication d’une maladie infectieuse. Le ministre de la santé et vice-chancelier, Rudolf Anschober, membre du parti des Verts (Grüne), a pu présenter en fin de semaine dernière un bilan dont bon nombre de dirigeants des pays européens pourrait se réjouir. Sur les dix-huit régions administratives que compte la Haute-Autriche, neuf n’enregistrent actuellement aucun cas de personnes infectées. Sur l’ensemble du pays, le nombre de nouveaux cas détectés est resté stable à cinquante par jours au cours des quatre dernières semaines. Le nombre total de décès dus à la pandémie s’élevait à 641, soit 73 par million d’habitants. Seules 144 personnes étaient encore hospitalisées le week-end dernier, dont 28 en soins intensifs. Entre le 1er mars et le 24 mai, 16.478 malades ont été enregistrés dont près de 92%, soit 15.138 se sont rétablis. A l’instar de ce qui a été constaté dans tous les pays, l’Autriche n’a pas échappé aux distorsions d’un territoire à l’autre, l’est ayant été plus durement touché que l’ouest, de deux à six fois plus, et comme de partout ailleurs, des études ultérieures plus affinées seront nécessaires pour comprendre ce phénomène qui est peut-être dû à des conditions environnementales différentes. Les pouvoirs publics ne souhaitent pas attendre ces explications qui, de toute façon, seront sujettes à polémiques, pour aller de l’avant et le chef de l’exécutif, le Chancelier, Sebastian Kurz, s’oriente vers des plans de déconfinement différenciés. Déjà, au début du mois d’avril, il avait envisagé de ne pas soumettre à des règles très strictes les régions peu ou pas touchées par la pandémie, partant du principe qu’elles sont la première des conditions à une reprise, à peu près normale, de l’économie. A la fin de ce mois ou au plus tard début juin, la plupart des activités devrait reprendre un cours « normal ». Cela vaudra pour pratiquement tous les secteurs, dont les cinémas, théâtres, musées et restaurants, qui seront en mesure de respecter les règles de prévention. Seuls les grands rassemblements seront interdits jusqu’à nouvel ordre. vjp

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