L’avenir gouvernemental des libéraux modestement assuré

Allemagne – Les trois partis au pouvoir en Allemagne sont plutôt satisfaits de voir derrière eux  l’année qui vient de s’achever. Cela vaut plus particulièrement pour le parti libéral FDP qui a dû composer avec deux défaites lors des élections régionales dans les lands de Bavière puis de Hesse.

Christian Lindner légitimé par un faible majorité.

En ne recueillant que 3% des suffrages dans le premier, soit une baisse de 2,1% par rapport au scrutin précédent, le FDP est désormais absent de l’assemblée régionale bavaroise. Dans le land de Hesse, la barre symbolique des 5% a été atteinte de justesse mais la voix des libéraux ne pèse pas lourd étant donné qu’elle n’est portée que par huit de ses représentants, soit 6% des sièges. Au lendemain de ces résultats catastrophiques, vingt-six élus régionaux et municipaux avaient pris l’initiative de publier une lettre ouverte, dans laquelle ils tenaient la présence de leur formation au gouvernement pour responsable de ce fiasco électoral. Ne pouvant demeurer silencieux face à cette cabale, le président du FDP et actuel ministre des finances, a alors pris la décision de s’adresser directement aux 72.000 militants à jour de leur cotisation. Cette consultation a eu lieu à la veille du Jour de l’An, une date qui ne semble pas avoir été la plus propice à la mobilisation car seulement 26.058 militants ont daigné y participer, ce qui représente un taux d’abstention de 64%. Parmi les votants, 47,76% se sont exprimés pour un retrait du gouvernement et 52,24% pour son maintien au sein de la coalition. Ces données chiffrées prouvent d’un part que la coalition n’a été sauvée que par 1.167 adhérents, d’autre part que le FDP est clairement scindé en deux camps qui risquent d’être diamétralement opposés en fonction des choix de ses instances dirigeantes. Il est évident que pour satisfaire ses troupes, Christina Lindner va devoir continuer à pactiser avec ses deux partenaires , le parti-social démocrate (SPD) et les Verts, sans trahir ses propres convictions libérales. A de nombreuses reprises au cours de l’année qui vient de s’écouler les positions du FDP ont été l’encontre de celles de ses deux partenaires de coalition. Depuis qu’il a la charge des finances de l’Etat, Christian Lindner se fait un devoir de réduire le déficit budgétaire quitte à creuser les inégalités. Par ailleurs, le secrétaire général du parti, Bijan Djur-Sarai, a toujours considéré comme « un facteur à risque » la politique prônée par les Verts en matière d’immigration. Mais le premier à se réjouir de ce scrutin interne et hors norme, est le Chancelier Olaf Scholz dont l’équipe n’est plus remise en cause. Un départ du FDP aurait en effet signifié une période d’instabilité politique dont les premiers à en tirer profit auraient été le parti d’extrême-droite AfD qui monte dangereusement en flèche dans les urnes et les sondages et celui en cours de constitution de Sahra Wagenknecht ; laquelle s’est séparée du parti de gauche Die Linke pour créer sa propre formation. Selon toutes les enquêtes d’opinion, cette rebelle perspicace pourrait réserver des surprises sur le plan électoral, notamment dans les lands de Thuringe et de Saxe le 1er septembre et dans le Brandebourg trois semaines plus tard. Si Sarah Wagenknecht parvient lors de ces trois scrutins à faire basculer les voix de l’extrême-droite vers l’extrême-gauche, elle apparaîtra comme la seule à avoir compris le malaise est-ouest. kb

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