La Roumanie redevient le paradis des cigognes

Roumanie/Europe Centrale – Chaque année, les Roumains protecteurs de la nature considèrent comme un devoir le comptage des cigognes qui font escale dans leur pays (1) . Ces données statistiques sont un baromètre essentiel pour mesurer l’évolution de l’environnement.

Après avoir observé…
le moment est venu de compter le nombre de nids et de leurs occupants.

Dans la plupart des villes et villages, des habitants prennent le temps nécessaire, de jour comme de nuit, pour effectuer ce décompte et, si besoin est, de lancer l’alerte en cas de désertion inexpliquée. Mais cette année, la « pêche » à cet oiseau, vénéré car depuis l’Antiquité symbole de la maternité et de la piété filiale, s’est avérée plutôt réjouissante. A priori, les cigognes qui font une halte dans les Carpates, ne semblent pas souffrir du réchauffement climatique. C’est du moins ce que laisse supposer les comptage dans la ville de Sibiu, considérée comme le paradis de l’oiseau migrateur. En effet, le nombre de nids y a augmenté de près de 20% par rapport à l’année précédente, pour atteindre les 294. Le bilan est par ailleurs très encourageant en ce qui concerne les couvées, certains couples étant parvenus à élever 3,39 cigogneaux en moyenne, ce qui signifie que les cigognes ont trouvé dans leur environnement la nourriture suffisante et non polluée nécessaire à leur progéniture.

  • La nature dans les Carpates offrent aux cigognes tout ce dont elles ont besoin pour se reproduire.

Sibiu : un carrefour migratoire

Le comptage des cigognes s’effectue chaque année depuis 1988 et c’est la première fois qu’une telle croissance est constatée. A priori, la descendance des cigognes est assurée pour les années à venir. Par ailleurs de nouveaux nids ont été découverts dans au moins dix-huit localités et dans certaines d’entre elles, à l’instar de Orlat et de Merghindeal, leur nombre a plus que doublé passant respectivement de vingt et dix à quarante-quatre et vingt-six. Dans une troisième localité, Nocrich, également située dans la région de Sibiu, le nombre de nids a plus que triplé passant de neuf à trente et un. Dans les dix-huit sites qui ont fait l’objet d’un décompte détaillé, il s’avère que 83% des couples de cigognes élisent domicile sur des pylônes électriques mais hélas, sur les 243 pylônes, seuls quarante trois (17,6%) sont dotés d’une aide à la nidification, dont vingt-cinq dans la seule bourgade de Cristian. Les associations de protection de l’environnement envisagent d’intervenir auprès des sociétés de distribution électrique afin que ces dernières rattrapent leur retard. Il est encore trop tôt pour le confirmer mais il est fort possible que cette forte augmentation du nombre de cigognes en Roumanie soit la conséquence de la guerre en Ukraine dont chacun sait qu’elle a eu et continue d’avoir des répercussions sur les habitudes de vie des animaux en général et des espèces migratoires en particulier. (2)

(1) Cf.notre article en date du 4 août 2020 ( https://www.pg5i.eu/les-roumains-comptent-et-protegent-leurs-cigogne/ )

(2) Cf.notre article en date du 4 juin 2023 ( https://www.pg5i.eu/les-animaux-proie-de-la-brutalite-humaine/ )

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