La générosité trompeuse de la Commission Européenne

Roumanie/UE – Nul besoin d’être expert en économie ou en géopolitique pour prendre conscience que parmi les pays les plus touchés par la pandémie se trouvent ceux d’Europe Centrale, les derniers à avoir intégré l’Union Européenne en 2005 et 2007. Si ces dix Républiques ont dû attendre une décennie et demie pour rejoindre la famille européenne, c’est parce qu’elles accusaient un retard considérable par rapport aux territoires occidentaux. Le précipice entre les deux parties du continent s’est peu à peu comblé mais un travail colossal  reste à entreprendre pour qu’on puisse parler d’un véritable équilibre. Pour les plus pauvres des nouveaux entrants, le coronavirus aurait pu être, paradoxalement,  une chance pour remettre à niveau leur économie mais il est permis d’en douter. La Commission Européenne a en effet décidé de débloquer en urgence pour la Roumanie un fonds de 4,5 milliards de lei, soit 925 millions d’euros, destiné à soutenir les petites et moyennes entreprises roumaines les plus touchées par la crise sanitaire. Or, il s’avère que pratiquement toutes les sociétés de cette taille  sont concernées, étant donné que toutes ou presque sont dépendantes de la conjoncture internationale et de leurs capacités à l’exportation, ce qui représente un volume de prétendants aux aides de l’ordre de 500.000, le tissu économique roumain étant constitué essentiellement de PME. L’objectif du fonds est de leur mettre à disposition un minimum de liquidités jusqu’à la fin de l’année en cours afin qu’elles puissent se moderniser, préserver les emplois voire en créer de nouveaux. Or il suffit de se munir d’une calculette pour se rendre compte que la générosité bruxelloise ne va même pas représenter 2.000 euros en moyenne (1.870 euros exactement) par entreprise, soit à peine 500 euros par mois, d’ici le 1er janvier 2021. De cette « énorme » somme, les prétendants vont devoir déduire les frais de personnel liés aux demandes d’aide mais aussi sans aucun doute prendre en compte les honoraires de tous les intermédiaires qui se manifestent dans ce genre de situation et qu’il est conseillé d’assimiler  à des emplois fictifs plutôt que productifs. Depuis plusieurs semaines, à tous les niveaux, on nous inonde de chiffres que personne n’interprète avec intelligence et lucidité. Il en va du nombre de testés, d’infectés, de guéris, d’hospitalisés, d’isolés volontaires ou forcés et il est donc tout à fait logique qu’il en soit de même avec les euros partagés. (Source : adz / traitement en français : pg5i/vjp)

 

A NOS LECTEURS


Si cet article vous a plu, nous nous en réjouissons, mais si vous avez pu le lire, c’est grâce à nos éditeurs partenaires qui nous cèdent gratuitement depuis bientôt cinq ans l’ensemble de leurs contenus afin qu’ensemble nous puissions construire une Europe plus juste et plus égalitaire dotée d’une presse indépendante éloignée des lobbies privés et des institutions publiques.

www.pg5i.eu est devenu la propriété de l’association ADEOCSE (Association pour un Dialogue Est-Ouest Culturel, Social et Economique / Prononcer : adéoxe) ; laquelle s’apprête à constituer un fonds de soutien à la presse indépendante d’Europe Centrale et Orientale dont 60% seront répartis entre nos éditeurs-partenaires, les 40% restants étant destinés à des événements que nous souhaitons organiser en collaboration étroite avec nos lecteurs.

Soutenir ADEOCSE, c’est avoir accès à près de 1.000 articles publiés depuis 2015, c’est découvrir l’Europe telle qu’elle est,   mais c’est aussi et surtout permettre à des journalistes de travailler librement avec moins de pression et quelques euros en plus pour vivre plus dignement.

Mais soutenir ADEOCSE et lire www.pg5i.eu, c’est aussi agir activement à l’édification d’une Europe plus grande, plus juste, sans préjugés et sans clichés.  

  Pour vos dons, cliquez ici

error: Content is protected !!