La Chine grignote l’économie allemande

Marie-Agnes Strack-Zimmermann, une femme qui n’a pas la langue dans sa poche !

Allemagne/Chine/UE – La Chine ne fait plus mystère de ses velléités d’expansion en Europe et plus particulièrement en Allemagne où elle a tenté de faire main basse sur un partie du port de Hambourg, une des plus importantes plate-formes maritimes après Rotterdam et Anvers. C’est par le truchement de la société d’Etat Cosco qu’elle envisageait d’acquérir 35% du terminal Tollerort. Etant donné que ce dernier fait partie des infrastructures dites « sensibles », le ministre vert de l’Economie, Robert Habeck,  a jugé nécessaire d’engager une procédure d’examen des investissements étrangers, ce qui n’a pas empêché certaines voix de se faire entendre. Parmi elles, celle de Marie-Agnes Strack-Zimmernann, figure de proue du parti libéral FDP, qui est immédiatement montée au créneau en déclarant que « vendre des infrastructures critiques à la Chine est une erreur flagrante ». Singulièrement, elle a été rejointe par l’eurodéputé vert Anton Hofreiter qui estime que « l’Allemagne ne doit pas renouveler avec la Chine les erreurs que nous avons commises avec la Russie au cours de vingt dernières années.» Cette immixtion de l’Empire du Milieu dans les affaires de la République Fédérale suscite depuis plusieurs semaines moult débats au sein même de la coalition gouvernementale dirigée par un Chancelier social-démocrate qui doit toujours composer avec les dégâts causés par son prédécesseur Gerhard Schröder, allié fidèle de Vladimir Poutine. Les dirigeants allemands ont été placés face à un difficile dilemme. Fermer la porte aux investisseurs chinois, c’était prendre le risque de se voir privés d’investissements dont le pays va avoir cruellement besoin pour supporter le crise énergétique qui s’annonce, la leur ouvrir revient à cautionner une politique économique planifiée qui, en tous points n’a rien de commun avec les valeurs occidentales. Pour faire bonne figure et ne pas perdre la face, le gouvernement fédéral a trouvé la solution : le groupe Cosco est autorisé à entrer dans le capital d’une partie du port de Hambourg mais non plus à hauteur de 35% mais de seulement 24,9%, ce qui fera de lui un actionnaire minoritaire privé de toute influence sur le mode de gestion. Mais Marie-Agnes Strack-Zimmermann demeure sceptique quant aux conséquences de ce qui officiellement présenté comme un compromis. Connue pour son langage imagé et réaliste, la présidente de la commission à la défense au Bundestag a déclaré que « tout comme il n’y a pas un peu de grossesse dans la nature, il n’y a pas un peu de Chinois dans le deal portuaire de Hambourg » avant de poursuivre « le compromis avec une participation chinoise réduite est une erreur lourde de conséquences en ces temps de grand incertitude. Le dos souple appartient au ballet de Hambourg, pas au port de Hambourg. » Le RFA n’est pas la seule à courber l’échine devant Pékin. Plusieurs études publiées récemment et sur lesquelles nous aurons l’occasion de nous pencher prouvent l’efficacité dont savent faire preuve les autorités chinoises pour devenir la première puissance mondiale et ce, à l’occasion du centième anniversaire de la naissance de leur République. A bon entendeur, il leur reste 27 ans pour atteindre cet objectif ! pg5i/vp

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