Double crise migratoire en Autriche

Les Autrichiens ont profité de la Fête Nationale pour manifester et alerter les autorités fédérales sur les problèmes liés à l’hébergement des réfugiés.
Ferdinand Aigner, il se veut le porte-parole d’élus mécontents.

Autriche/UE – L’Autriche est confrontée depuis février dernier à une double crise migratoire. Parallèlement à l’arrivée massive de réfugies en provenance d’Ukraine, dont le nombre avait déjà été estimé en mai à environ 70.000, le pays doit continuer à gérer l’afflux de migrants syriens, libyens ou irakiens. Cette présence étrangère sur le territoire provoque régulièrement des tensions mais contrairement à ce qu’il est souvent prétendu, ces dernières ne sont pas seulement dues à une forme de racisme mais plutôt à une gestion défaillante des autorités. Pour garantir un hébergement aux nouveaux arrivants, ces dernières ont en effet pris la décision d’installer des tentes qui poussent désormais comme des champignons en Carinthie, au Tyrol, dans le Vorarlberg et en Haute-Autriche. Depuis des mois, les collectivités locales se sentent débordées et sont dans l’incapacité de gérer cette situation. La répartition des personnes en quête de protection est inégale et aucune logistique rationnelle n’a été mise en place. Les projets du gouvernement d’héberger les demandeurs d’asile dans des camps de tentes n’ont suscité aucune compréhension de la part des Länder et des communes. Les opposants à cette politique d’asile ont profité, le 26 octobre dernier, de la fête nationale pour faire entendre leurs voix et manifester dans les rues de Sankt-Georgen im Attergau, une petite ville de Haute-Autriche d’à peine 5.000 habitants, sommée d’ériger dix-sept tentes, censées abriter une centaine de réfugiés. Craignant qu’elles soient endommagées en cas de tempête, c’est du moins l’argument qu’il invoque, le maire de la commune, Ferdinand Aigner, a décidé de les démanteler. Son collègue de la ville de Wels, ville de 61.000 habitants située également en Haute-Autriche a pris une décision similaire concernant quatre containers destinés à garantir l’hébergement de trente demandeurs d’asile. L’agence BBU (Bundesagentur für Betreuungs- und Unterstützungsleistungen Gesellschaft), organisme fédéral en charge de l’assistance et de la protection des réfugiés, s’est jointe aux revendications des élus et demande à l’Etat que toutes les mesures soient prises pour créer des hébergements supplémentaires. Ferdinand Aigner est disposé à se faire le porte-parole des mécontents. Faisant fi de son appartenance au parti libéral-conservateur ÖVP, il envisage de mobiliser tous les groupes politiques de toutes les communes environnantes dont Strass im Attergau et Berg im Attergau, deux collectivités territoriales ayant la taille d’un gros village, pour que des solutions soient trouvées en urgence c’est-à-dire avant l’arrivée de l’hiver. Quant au maire social-démocrate de Traiskirchen (Basse-Autriche), Andreas Babler, il a, pour sa part, du mal à comprendre le problème, étant donné qu’il suffirait à l’Etat Fédéral d’ouvrir les portes de tous les bâtiments vides dont il dispose, pour le résoudre. gs

 

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