Covid 19 : une panique difficile à comprendre

Allemagne/France/UE – Ce qu’on attend de la Commission Européenne, ce n’est pas seulement qu’elle débloque des fonds dont on ne sait au demeurant pas exactement qui et dans quelles conditions va devoir les rembourser, mais qu’elle fixe une règle commune en matière de prévention. Cette commission est en mesure d’imposer la longueur et la courbure des bananes et le diamètre des tomates importées de pays tiers, il ne devrait par conséquent pas être difficile de fixer une bonne fois pour toute le nombre minimum de personnes infectées par tranche de 100.000 habitants et ce, en fonction des capacités d’accueil dont disposent les pays concernés. Il n’est pas nécessaire d’avoir effectué de savantes études pour comprendre qu’il est plus difficile de gérer 10.000 patients dans un territoire qui  ne compte que 5.000 lits de réanimation que dans un autre où pour un même nombre de personnes infectées en en dénombre deux fois plus. Si le coronavirus a fait autant de décès en Italie, France et Espagne au début du printemps, ce n’est pas à cause de touristes qui n’étaient pas encore arrivés, mais parce que les structures sanitaires étaient défaillantes. Avant d’imposer des mesures restrictives à leurs administrés, les dirigeants de ces trois pays devraient commencer par balayer devant la porte de leurs prédécesseurs plutôt que de leur garantir de généreuses retraites. Ce ne sont pas les Italiens, les Français et les Espagnols qui sont responsables de la difficulté à gérer la crise sanitaire, mais ceux qui les ont dirigés et n’ont pas su utiliser leurs impôts à bon escient. L’Allemagne ne devrait pas être concernée par ce discours étant donné que les prédécesseurs de la Chancelière s’appellent depuis plus de 15 ans Angela Merkel, et pourtant elle l’est mais pour une autre raison, en l’occurrence le quasi monopole de l’Institut Robert-Koch (RKI) dans la gestion de la crise. Les alertes de son directeur, Lothar Wieler (notre photo), sont devenues parole d’Evangile et qui ose en douter est aussitôt assimilé à un complotiste ignorant, dangereux et perfide.

Le péché par omission

Le RKI a été un des premiers observatoires de la pandémie à colorer la carte de l’Allemagne entre quatre zones de  couleurs jaune pâle, jaune medium, jaune foncé et rouge orangé. Lothar Wieler a décrété que l’alerte devait être lancée à partir de cinquante personnes infectées par tranche de 100.000 habitants, soit un taux de contamination de 0,05%. Il est évident que si les tests devenaient pour tous obligatoires (*), une mesure qu’aucun pays de l’Union Européenne, y compris l’Allemagne, n’est en mesure de prendre, les statistiques quotidiennes que publie la presse, deviendraient obsolètes. Personne ne semble se rendre compte que le RKI contredit ses propres données. En effet, aux cours des douze dernières semaines, 4.766.483 tests sont été effectués, soit environ 400.000 par semaine. A ce rythme là, quatre années seraient nécessaires pour tester toute la population. Le nombre de tests positifs s’est élevé à 44.122, soit 0,93% et à peine 15% du nombre total de contaminations enregistré depuis le début de la crise sanitaire. Il est par conséquent indécent de parler d’une « seconde vague », alors qu’on assiste à une incontestable décrue de la contagion. On ne peut pas reprocher au RKI d’inciter les Allemands à rester prudents, étant donné que le virus continue de circuler  mais on revanche on peut lui faire grief de pécher par omission, un acte qui n’est ni plus, ni moins qu’un mensonge légalisé.  En effet, le peuple est suffisamment intelligent pour s’apercevoir qu’on lui rebat les oreilles avec le nombre d’infections mais qu’on passe sous silence de nombre de morts qui est à peine de 3% par rapport au nombre d’infectés. Du mois de mars au 6 octobre dernier, 9.834 Allemands sont décédées en étant porteurs du virus, soit un décès pour 8.453 habitants.  8.176, dont 4.302 hommes et 3.874 femmes avaient plus de 70 ans , ce qui représentait une moyenne d’âge de 82 ans. Personne ne remet en cause le fait que les pontes de la médecine aient leur mot à dire et qu’ils jouent le rôle de moteur dans le train des mesures adoptées mais à preuve du contraire on n’a jamais trouvé utile de construire des locomotives sans connaître le nombre de wagons et de passagers qu’elles seront amenées à tracter. On constate, enfin,  que les dirigeants justifient les restrictions de liberté et les innombrables contraintes dans le monde du travail, en prétextant qu’ils protègent les personnes vulnérables mais combien de temps faudra-t-il attendre pour qu’ils prennent conscience que ce n’est pas en sacrifiant trois générations qu’on peut faire vivre éternellement la quatrième, constituée de morts-vivants qui n’aspirent qu’à une chose, mourir dignement après avoir avoir été embrassés une dernière fois par leur famille. vjp

(*)  Seuls les Chinois sont en mesure d’effectuer des tests à très grand échelle comme cela a été le cas à Qingdao la semaine dernière après la découverte d’un mini-foyer de coronavirus. Le personnel soignant, vêtu de combinaisons intégrales de protection, a été mobilisé pour monter des tentes médicalisées un peu partout dans la ville. Les habitants ont été informés du point de test le plus proche de chez eux par l’administration locale de leur quartier, qui a été également chargée d’organiser l’arrivée des personnes sur les différents sites.  Neuf millions de personnes ont été testées en deux jours soit deux plus que les Allemands en douze semaines.

 

 

 

 

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