Covid 19 : ne serait-il pas temps de relativiser ?

Monde – Contrairement à ce qui est écrit, dit et répété le coronavirus n’est pas un phénomène inédit. En 1918, la grippe espagnole avait fait des ravages infiniment plus dramatiques. La population mondiale était alors évaluée à 1,86 milliard d’habitants, un nombre à prendre avec précaution étant donné qu’à l’époque le nombre d’habitants n’était pas calculé de manière systématique et fiable comme il l’est de nos jours. Si on se fie toutefois à cette estimation et compte tenu que la grippe espagnole est censée avoir causé la mort de 2,3% de la population mondiale (42 millions de victimes) et à supposer que le Covid 19 cause les mêmes dégâts, ce qui n’est naturellement pas à espérer il contribuerait alors à la disparition de plus de 172 millions de personnes !

« L’immondice humaine »

Ce score dramatique il aurait assurément été atteint si le virus Ebola s’était propagé aussi vite et aussi largement que le coronavirus. Ni les politiques et ni la presse n’ont alors pensé à cette éventualité. A personne, il n’est venu à l’idée qu’une telle catastrophe était possible. Les Nations riches et désunies se croient infaillibles et parce qu’elles investissent des milliards d’euros dans la recherche scientifique, elles estiment que celle-ci pare à tous les dangers, ce qui n’est pas le cas. C’est une grave erreur que de penser que les progrès scientifiques et technologiques, quels qu’ils soient , puissent résoudre tous les problèmes. On le constate avec le numérique qui ne joue en réalité aucun rôle significatif dans la lutte contre la pandémie si ce n’est en permettant aux individus de se distraire devant un écran pour supporter le confinement et distraire des bambins qu’ils n’ont su éduquer.
La question essentielle qui se pose aujourd’hui est de savoir si les nations occidentales seront suffisamment intelligentes et solidaires pour protéger les populations vivant dans ce qu’on appelait le tiers monde, car c’est dans ces territoires que le Covid 19 va faire le plus de ravages mais c’est là aussi qu’ il risque de muter et de donner naissance à d’autres maladies face auxquelles toute la planète sera de nouveau, un jour, confrontée. Lorsqu’on ne sait pas tirer les leçons du passé, lorsqu’on ne mise que sur le court terme ( la durée d’un mandat !) pour protéger ses propres intérêts, lorsqu’on confie la santé à des personnes qui ne pensent qu’à leur carrière professionnelle, lorsqu’on légalise des emplois fictifs au détriment d’équipements dans les hôpitaux , lorsqu’on saisit des minima sociaux à des personnes en situation de précarité et à la santé fragile, comme le font actuellement les Caisses d’Allocations Familiales et les Départements, lorsqu’on s’apitoie sur le sort des personnes âgées en temps de guerre mais qu’on les prive de la Couverture Médicale Universelle en temps de paix (les bénéficiaires de l’Allocation de Solidarité aux Personnes Agées, en percevant 860 euros par mois de pension sont trop riches pour avoir droit à la CMU !), il ne faut pas s’étonner d’être « paralysés » par un fléau qui nous ouvre les yeux. Les dirigeants contraints aujourd’hui de gérer la crise félicitent et remercient tous leur peuple pour le sens civique dont il sait fait preuve. Une victoire de la démocratie nous disent-ils sans se rendre compte que cette discipline est née dans le pays le plus totalitaire de la planète. Mais n’est-ce pas plutôt et tout simplement la peur d’une mort collective qui guide cet élan de solidarité ? Ce dernier va-t-il perdurer. Peut-être mais à condition que les politiques ne se contentent pas de remettre la Légion d’Honneur aux découvreurs d’un vaccin mais découvrent leur propre remède contre l’égoïsme. On peut toujours rêver, à l’instar de Louis Aragon , « d’une gomme à effacer l’immondice humaine. » vjp

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