Bévue en Allemagne : une étude malencontreusement occultée

Allemagne – En ne se fiant qu’aux seules données émanant de l’Institut Robert Koch, lesquelles ont conditionné toute la gestion de la crise sanitaire, le gouvernement allemand a probablement commis une grave erreur qui apparaît aujourd’hui au grand jour à cause de la campagne de test qui se révèle être un véritable fiasco. « Il faut tester, tester et encore tester » se sont écriés les politiques sans se rendre compte que plus on teste, moins on comprend comment se comporte le virus et encore moins  quelles personnes doivent être vaccinées en priorité.

Le meilleur des tests

Les Allemands sont de plus en plus nombreux à savoir s’ils sont contaminés ou non, mais l’Allemagne dans son ensemble, en tant que société, ne le sait pas. De cette incertitude et de ce risque consistant à analyser les données chiffrées de manière subjective , les chercheurs de l’IfW (Institut für Weltwirtschaft /Institut pour l’Economie Mondiale), s’en étaient inquiétés dès mars 2020 et ils ont du mal à les accepter car le gouvernement dispose depuis 2014, d’un outil performant le NAKO (Nationale Kohorte), qui n’est ni plus, ni moins qu’une très large étude portant sur l’examen médical de 200.000 personnes âgées de 20 à 69 ans. L’objectif est de mener des recherches détaillées sur des maladies courantes et plus particulièrement les maladies cardiovasculaires, le cancer, le diabète, les maladies neurologiques et psychiatriques, respiratoires, musculo-squelettiques et naturellement infectieuses. Ce qui distingue cette initiative des autres études provient du fait qu’elle analyse  le développement des maladies en y incluant tous les facteurs de risques, dont l’influence des gènes et de l’environnement auquel les êtres humains sont exposés. Si elle portait sur un échantillon réduit de la population de l’ordre de 1.000 à 2.000 personnes comme c’est généralement le cas pour les sondages qui ne sont jamais à l’abri d’erreurs d’appréciation, elle pourrait susciter le scepticisme, mais étant donné d’une part qu’elle est réalisée en permanence, à très grande échelle et sur l’ensemble du territoire en mêlant populations rurale et urbaine, d’autre part que toutes les universités scientifiques, grandes écoles et centres de recherche y sont associés,  il est incompréhensible que cette étude NAKO n’ait pas été intégrée dans la stratégie de lutte contre le coronavirus. Gabriel Felbermayr (notre photo), directeur général de l’IfW est d’autant plus amer qu’au tout début de la crise sanitaire, il y a exactement un an, il avait formé un consortium avec ses collègues de l’Institut Leibniz  qui aurait permis dès l’amorce de la pandémie de mettre en place une campagne de tests massive et fiable. Comme l’a rappelé Die Welt, si l’étude NAKO avait été prise en considération « l’Allemagne saurait aujourd’hui qui est infecté et qui ne l’est pas. Cela signifierait qu’on en saurait appris beaucoup plus sur le virus et ses comportements mais aussi sur les lieux et contextes environnementaux et il serait de ce fait beaucoup plus facile d’affiner le contrôle de la pandémie ».  kb (adaptation en français : pg5i/eu)

 

 

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