Augmentation problématique du nombre de réfugiés

Camp d’hébergement provisoire de Tegel, l’ancien aéroport de Berlin-Ouest. Il accueille à ce jour plus de 2.000 personnes ukrainiennes dont l’avenir demeure incertain car conditionné par l’évolution de la guerre dans leur pays.

AllemagneDans la plupart des pays européens, mais plus particulièrement en Allemagne et Autriche, les autorités doivent faire face à une forte augmentation du nombre de réfugiés en provenance d’Ukraine mais aussi de d’Afghanistan, de Syrie et dans une moindre mesure d’autres pays du Moyen-Orient. L’Office Fédéral allemand pour la Migration et les Réfugiés a enregistré entre les mois de janvier et novembre derniers quelque 190.000 premières demandes d’asile, soit une augmentation de 43% par rapport à la même période 2021.

C’est dans la capitale que cet afflux de populations étrangères pose le plus grand nombre de problèmes. L’ancien aéroport de Tegel, lorsqu’il a été voué à l’accueil des migrants, était censé devenir un solution miracle mais ce fut alors sans compter avec la guerre en Ukraine, laquelle a radicalement changé la donne. Depuis 2015 et la politique de « bienvenue » prônée par l’ex-Chancelière Angela Merkel, la République Fédérale se fait fort de démontrer qu’elle est en mesure d’accueillir des centaines de milliers de réfugiés. Elle a acquis une indéniable compétence dans le domaine de l’immigration qui profite désormais aux réfugiés ukrainiens à l’égard desquels une mouvement d’empathie s’est manifesté. Pour s’installer en Allemagne, les citoyen(ne)s en provenance d’Ukraine ne sont pas tenu(e)s, dès leur arrivée, de s’enregistrer comme réfugiés politiques. Un délai de 90 jours leur est accordé pour cet enregistrement, lequel leur donne droit à u logement, à des soins médicaux et à une aide financière d’urgence. Par ailleurs, les ministre fédéral de l’Intérieur a promulgué un décret transitoire qui les exempte d’un titre séjour s’ils sont entrés sur le territoire allemand entre le 24 février et le 30 novembre 2022. Jusqu’à la fin du mois de novembre les membres des familles de réfugiés ( conjoints, personnes non mariées en mesure de prouver une relation durable avec leurs partenaires, enfants mineurs célibataires, parents proches et plus particulièrement les grands-parents ayant vécu au sein du groupe familiale avant la guerre) ont été autorisés à entrer sur le territoire allemand sans visa. Par ailleurs, les permis de séjour pour les réfugiés de guerre peuvent être délivrés sans que la présentation d’un passeport soit nécessaire. Dans le cas d’une perte ou de l’oubli d’un document d’identité, le requérant est tenu de se rendre à l’ambassade ou au consulat général d’Ukraine basés à Berlin pour se le faire délivrer.

L’urgence de logements temporaires

Cette souplesse dans le traitement des demandes d’asile et de titres de séjour est sans aucun doute une des raisons qui encourage les Ukrainiens à choisir l’Allemagne comme échappatoire à la guerre. Elle contribue à un bouche-à-oreille qui leur est favorable et si le conflit perdure, leur nombre risque d’augmenter de manière exponentielle. La maire sociale-démocrate de Berlin, Franziska Giffey, est la première à avoir conscience de cette réalité. « Il faut s’attendre à ce que les gens se réfugient chez nous et que les chiffres continuent à augmenter » a-t-elle prévenu ce week-end auprès de la DPA (Deutsche PresseAgentur). Elle va s’efforcer d’augmenter sensiblement le nombre de places d’hébergement. Avec ses 2.000 personnes hébergées, le centre de Tegel a en effet atteint son seuil de saturation. Des abris légers devraient, selon Mme Giffey, remédier en urgence à la situation mais la ville va devoir se préparer à un avenir qui s’annonce difficile. Berlin envisage la construction de « logements modulaires » qui ne pourront, toutefois, pas être opérationnels avant la fin de l’année 2023. Quelle que soit l’option choisie, on voit mal comment Berlin pourrait assumer ses engagements à l’égard de la population ukrainienne contrainte à l’exil sans la solidarité d’autres métropoles allemandes. kb

 

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